À plusieurs reprises, ces derniers temps, la question nous est posée : le repos dominical est-il encore utile ? A-t-il du sens aujourd’hui ?
Oui, le repos dominical a vraiment du sens, aujourd’hui comme hier, pour tous ceux qui travaillent et trouvent enfin un jour de repos et d’arrêt des contraintes rigoureuses de l’entreprise. Dans l’enchaînement laborieux, qui peut être sans fin, c’est un grand acquis social que de garantir à tout travailleur le nécessaire congé hebdomadaire auquel il a droit.
Le repos dominical a du sens pour les familles : leurs membres peuvent se retrouver autour de la même table, s’accueillir, se visiter, fêter ensemble.
Le repos dominical a du sens pour tous les chrétiens qui depuis des siècles en nos pays, arrêtent leurs activités laborieuses pour vivre un temps de gratuité, de prière, de détente et de rencontre.
Le repos dominical a du sens pour toutes les associations culturelles et sportives qui peuvent rassembler leurs membres et leur permettre de profiter, ensemble, des loisirs dont ils ont besoin.
Le repos dominical a du sens pour la société tout entière qui peut vivre, à travers les rassemblements d’un grand nombre de ses membres, des événements festifs et fédérateurs.
Oui, le repos dominical a du sens car il rappelle que l’homme n’est pas fait seulement pour le travail productif, il est fait aussi pour la gratuité et l’amitié, le jeu et le repos, l’art et l’esprit, la prière et le culte.
Nous savons bien que le repos dominical est reporté en semaine pour tous ceux qui sont astreints aux services de sécurité, de soins, de transport, d’hôtellerie, de tourisme… Mais s’ils le sont, c’est précisément pour permettre au plus grand nombre de goûter aux loisirs dominicaux.
Bien évidemment, le repos régulier ne s’oppose pas au travail, indispensable capacité de l’homme. C’est une nécessité et un bien trop précieux pour les laisser aux seules logiques comptables et productivistes.
Respecter le repos dominical, respecter le droit local, c’est respecter l’homme, c’est respecter notre région, c’est respecter la société tout entière, son présent et son avenir !
+ Jean-Pierre GRALLET
Archevêque de Strasbourg
Strasbourg, le 10 octobre 2013
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