Le religieux fauteur de guerre... - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Le religieux fauteur de guerre…

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Papivore de profession, c’est-à-dire dévoreur de papier, je continue à lire avec une gourmandise dont je ne me repends pas quotidiens et hebdomadaires, surtout pour y rechercher une réflexion de fond. La télévision, avec aujourd’hui toutes ses chaînes d’information continue, nous livre, heure par heure, les événements. La presse écrite nous apporte un plus, dont je ne saurais me passer. En ouvrant un journal, je vais souvent droit aux pages Idées et aux pages Portrait, ces dernières étant souvent bien faites, très écrites, très talentueuses. C’est le cas dans Libération. Mais dans la page portrait d’hier, consacrée à une sympathique artiste, qui offre sa voix pour les messages de la SNCF, pour notre agrément lorsque nous attendons notre train dans les halls de gare, j’ai sursauté. En effet, Simone, notre artiste, se disait capable de s’énerver, de « se mettre en pétard contre toutes les religions quelles qu’elles soient, parce qu’elles mettent le monde à feu et à sang ». Malheureusement, c’est là une idée qui fait son chemin et que souvent les médias colportent sans guère de discernement. Donner le monopole de la violence aux religions est absurde, comme l’a très bien montré William Cavanaugh dans son essai sur « le mythe de la violence religieuse ». La violence est malheureusement inhérente à la condition humaine, et René Girard a montré précisément que le facteur religieux était intervenu dès l’origine pour en limiter les effets et l’intensité dévastatrice. Par ailleurs, au vingtième siècle les deux grands totalitarismes, responsables des plus grands massacres de l’histoire, se sont distingués par leur haine du religieux, qu’il s’agisse surtout du judaïsme et du christianisme. Le Père Matthieu Rougé l’a rappelé avant hier lors de la convention de l’UMP sur la laïcité. Mais les préjugés sont tels qu’une véritable phobie du religieux se révèle aujourd’hui, à gauche et à droite. Le même Père Matthieu Rougé expliquait que, lors d’une réunion du Parti socialiste sur le même thème, le religieux était ouvertement assimilé à l’obscurantisme. Il faudrait faire un sérieux effort de réflexion pour éviter ce genre de préjugés. Tous les papes du vingtième siècle ont été des apôtres infatigables de la paix. Ils ont été rarement entendus. Savez-vous que le cardinal Tuckson, envoyé en mission de paix en Côte d’Ivoire par Benoit XVI, n’a même pas pu se rendre à Abidjan ? Chronique lue le 7 avril 2011 sur RND

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