Dans un récent article, le père James Schall, S.J. soutient que: « Le seul vrai moyen d’éliminer l’agressivité historique de l’islam est de convertir ses fidèles ». Mais il y a fort à parier que « la conversion du monde à l’islam sera, à long terme, bien plus probable que sa conversion au christianisme ».
D’un point de vue purement humain, la conversion des musulmans est un défi de taille. Pas seulement parce que l’islam est très coriace, mais aussi parce qu’aujourd’hui certaines personnes (en général, des catholiques) détestent convertir. (Même le pape a mis au ban le « prosélytisme »). Dans l’esprit du multiculturalisme, elles se refusent à altérer l’identité culturelle d’autrui.
Ces idées à la mode qui ne séduiront pas beaucoup de musulmans ont de plus un effet négatif sur les chrétiens. L’Eglise en Occident a perdu des fidèles parce qu’elle donne l’impression que les autres religions sont tout aussi valides que la nôtre. Par conséquent, avant d’entreprendre la conversion du monde musulman, l’Eglise doit d’abord s’occuper de la « reconversion » des chrétiens.
Ironie du sort, l’un des facteurs expliquant cet abandon de l’Eglise est sa réaction à la terreur islamiste. Après chaque attentat terroriste, le Vatican (ou un éminent évêque) nous assure que la violence est sans aucun rapport avec l’islam qui (nous dit-on) est « une religion de paix » : une réaction en tout points semblable à la réaction politiquement correcte de la société civile gauchiste.
En fait, les chefs de l’Eglise renchérissent souvent sur les gouvernements dans leur défense de l’islam. Le gouvernement d’Obama a demandé d’accueillir 10 000 réfugiés syriens ; la Conférence des évêques des Etats-Unis a porté ce total à 100 000. Quand les dirigeants européens ont commencé à admettre que l’immigration musulmane devait être limitée pour des raisons de sécurité nationale, le pape François a réagi en déclarant que la sécurité des migrants était plus importante que la sécurité nationale.
Il n’existe pas de statistiques sur le nombre de catholiques qui se détournent de l’Eglise à cause de son attitude trop tolérante à l’égard de l’islam, mais nous disposons de preuves isolées. Ann Corcoran, directrice de Refugee Resettlement Watch s’est convertie au catholicisme en 2002, mais a ensuite quitté l’Eglise quand elle découvert que la Conférence des évêques des Etats-Unis touchait des dizaines de millions de dollars par an pour l’installation de réfugiés musulmans. Magdi Allam, éminent journaliste italien musulman, a été baptisé par le pape Benoît XVI en 2008 pendant la vigile pascale. En 2013, il a annoncé qu’il abandonnerait l’Eglise pour protester contre son laxisme vis-à-vis de l’islam.
Allam, qui est resté chrétien, a dit qu’il avait quitté l’Eglise à cause de son « relativisme religieux, en particulier sa reconnaissance du statut de l’islam en tant que véritable religion ». Les impressions des catholiques désabusés par le traitement de la crise islamiste par l’Eglise sont résumées dans cette phrase d’un homme politique français : « Je vous avouerai que je suis atterré et que je ne souhaite plus fréquenter une Eglise qui se suicide sous nos yeux. Nous sommes trahis même de ce côté-là ».
A plusieurs égards, cette situation rappelle le scandale des prêtres pédophiles qui a tant nui à l’Eglise en Europe et en Amérique. L’un des aspects les plus affligeants de ce scandale a été la tentative d’étouffer les faits. A cause du refus de nombreux prêtres et évêques de signaler ces agressions sexuelles, celles-ci se sont poursuivies pendant des décennies.
Mais le traitement de la crise islamiste par l’Eglise est aussi, en effet, une tentative d’étouffer l’affaire. Sur le plan théologique, les chefs de l’Eglise ont longtemps minimisé, ignoré et dissimulé le très vaste fossé qui sépare l’islam du christianisme. Tout en soulignant les ressemblances superficielles entre les deux religions, ils en ont camouflé les profondes différences. En outre, ils ont atténué, voire nié la nature violente de l’islam.
Il y dix jours, pour l’anniversaire des attentats du 11 septembre, le pape François a déclaré que les religions « ne pouvaient désirer que la paix ». Certes, en théorie. Oui, l’islam désire la paix, si ce n’est que les érudits islamistes disent que la paix régnera seulement quand le monde entier aura été soumis à l’islam.
Les chefs de l’Eglise n’ont pas encore compris que, quand l’islam parle de paix, il parle en fait de guerre, mais les catholiques ordinaires ne sont pas aussi aveuglément optimistes. Et à mesure que le fossé se creuse entre ce que la hiérarchie dit de l’islam et ce que les catholiques voient de leurs propres yeux, nous pouvons nous attendre à ce qu’un nombre encore plus important de catholiques s’éloigne de l’Eglise.
Après la révélation du scandale de la pédophilie, les catholiques ont demandé : « Pourquoi les dignitaires de l’Eglise n’ont-ils pas tenté davantage de protéger les enfants ? » A présent, ils sont en droit de demander : « Pourquoi ne nous disent-ils pas toute la vérité sur l’islam ? »
Comme le scandale des prêtres pédophiles, le scandale ainsi étouffé comprend aussi des agressions sexuelles, et probablement sur une bien plus grande échelle. Cette fois-ci les coupables ne sont pas des prêtres, mais des migrants musulmans en Europe. Si cette épidémie d’abus sexuels a longtemps été dissimulée par les autorités européennes, elle est à présent sortie au grand jour.
A cause de l’immigration musulmane, la Suède a désormais le deuxième taux le plus élevé de viols du monde. A Rotherham (Angleterre), 1 400 jeunes filles ont été violées par des gangs pakistanais sur une période d’une quinzaine d’années. A Cologne, en une seule nuit (celle du Nouvel An), 1 200 femmes ont été sexuellement agressées par des musulmans sur la place de la gare centrale. En Allemagne, quelques piscines ne sont désormais plus mixtes pour éviter les fréquentes agressions sexuelles commises par des réfugiés musulmans.
Le Vatican est certainement au courant de l’escalade vertigineuse des abus sexuels entraînée par l’invasion migratoire qu’il a lui-même encouragée et facilitée. Et pourtant, le pape François semble davantage préoccupé par la sécurité des migrants musulmans que par celle de leurs victimes.
La manière dont l’Eglise facilite la conquête de l’Occident par l’islam s’avérera à terme un scandale bien plus vaste que le scandale des prêtres pédophiles. En effet, à la différence de ce dernier, les victimes du scandale actuel ne se compteront pas en milliers, mais en dizaines de millions. Et toujours à la différence de celui des prêtres pédophiles, le scandale auquel nous sommes confrontés se produira avec la bénédiction des autorités.
Aucun prélat n’a jamais approuvé les violences sexuelles infligées à des mineurs, mais nombre d’entre eux ont approuvé l’idée dangereusement erronée que l’islam est une religion inoffensive qui ne nous veut pas de mal.
Samedi 23 septembre 2017
Photographie : Daily Mirror « Horrible trahison de 1400 enfants »
William Kilpatrick est l’auteur de Christianity, Islam and Atheism : The Struggle for the Soul of the West et d’un nouvel ouvrage, The Politically Incorrect Guide to Jihad. Pour plus de détails sur son travail et ses œuvres, visitez son site, The Turning Point Project.
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