Le procès Breivik et la France - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Le procès Breivik et la France

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Pendant que la France demeure comme hypnotisée par l’élection présidentielle, en Norvège s’est ouvert le procès d’Anders Breivik.

Anders Breivik, c’est cet homme de 33 ans qui, le 22 juillet 2011, a tué à coups de fusil, 69 jeunes travaillistes réunis pour leur université d’été sur l’ile d’Utoya. Auparavant, il avait causé la mort de 8 personnes lors d’un attentat à la voiture piégée à Oslo. Déclaré responsable de ses actes selon les experts, le tueur a déjà revendiqué ses actes sans manifester le moindre remords. Pire encore, il entend faire de son procès une tribune pour son prétendu combat contre « le multiculturalisme ». Ses premiers propos dans le box des accusés ont été pour refuser de reconnaître la légitimité de ses juges.

Anders Breivik sera certainement condamné, à moins que ses juges, tenant compte d’expertises contradictoires, ne le tiennent pour dément. Dans les deux cas, il sera privé de liberté pendant de longues années. De toutes façons, il ne pourra plus nuire et c’est fort bien ainsi.

D’autres Anders Breivik sont-ils possibles, y compris dans notre pays ? C’e n’est pas malheureusement pas impossible. Le tueur norvégien, dans sa folie idéologique prétend s’attaquer au « multiculturalisme » et à l’immigration. Les peurs et les frustrations dont il est devenu la sanglante caisse de résonance existent également chez nous et rien n’interdit de penser qu’elles puissent produire les mêmes effets sur des esprits faibles ou enfermés dans leurs délires idéologiques.

On peut d’autant plus le craindre que ces peurs et ces frustrations sont aujourd’hui purement et simplement criminalisées sans véritable tentative de compréhension. La moindre remarque sur une immigration supposée excessive, voire sur les privilèges dont jouirait l’islam, est traitée non pas comme une opinion erronée ou même dangereuse, mais comme un véritable blasphème. Le résultat n’est pas une disparition du racisme, mais son refoulement, un refoulement infiniment dangereux. L’histoire le prouve.
Le procès d’Anders Breivik doit nous rappeler que la frontière entre le bien et le mal, entre la barbarie et la civilisation, passe à l’intérieur de chacun de nous. Condamner ne suffit pas. Cela peut même être nuisible si on renonce à comprendre.