Le prêtre n'est pas un otage ordinaire - France Catholique
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Le prêtre n’est pas un otage ordinaire

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Nous sommes malheureusement habitués aux prises d’otages. L’actualité les met au premier plan, dès que nous apprenons que des humanitaires, des journalistes, des cadres d’entreprise ont été arrachés à leur métier, à leur famille, à leur libre vie familière, pour devenir des instruments de chantage, des objets de transaction, des motifs de crainte ou même de terreur. Les puissances occidentales, et notamment notre pays, sont ainsi régulièrement mis en demeure d’abandonner de leur superbe, de reconnaître leur fragilité, parfois jusqu’à l’humiliation. Sans doute est-ce aussi l’occasion de belles manifestations de solidarité. Et lorsque par bonheur, c’est la fin de l’épreuve, l’otage est solennellement accueilli, célébré, avec cette réserve toutefois que l’on sait ou devine quel tribut psychologique ont payé ceux qui ont traversé la nuit des captivités précaires et des angoisses sans fin.

Le prêtre qui est, à son tour, distingué pour être capturé par un groupe terroriste, n’échappe pas au lot commun et à la fraternité de la condition d’otage. Pourtant, il apporte une particularité liée à la marque indélébile de son sacerdoce. L’exemple des moines de Tibéhirine est, de ce point de vue, tout à fait éclairant, avec le testament prémonitoire de Christian de Chergé. De même, avec l’exemple du père Georges Vandenbeusch, nous sommes contraints de réfléchir à ce que l’agnostique Malraux avait détecté à la lecture de Bernanos et au contact d’un prêtre comme son ami le père Pierre Bockel. Le prêtre, c’est celui qui, d’emblée, a choisi d’être mené là où il ne sait pas où il sera mené, par solidarité inconditionnelle avec le peuple auquel il s’est voué, et dans la communion totale avec le Christ qui le constitue serviteur et frère universel.

Les avertissements n’ont pas manqué au père Georges, qui savait tous les risques encourus dans cette région limite du Cameroun. Les autorités françaises avec lesquelles il était en contact constant, n’ont cessé de l’en avertir. Il savait très bien qu’il côtoyait des guerriers venus se réfugier à proximité, et lui-même accueillait le flot de ceux qui fuyaient les combats meurtriers du Nigeria voisin. Il avait fait le choix d’être pasteur de ce peuple-là dans ce pays-là, et rien n’aurait pu le persuader d’abandonner ceux qui lui étaient confiés. Avec ses anciens paroissiens de Saint-Jean-Baptiste de Sceaux, nous prions pour sa délivrance.