Le politique aux commandes ? - France Catholique
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Le politique aux commandes ?

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La polémique qui est née en cette fin de campagne électorale sur le recours à des cabinets de conseil par le gouvernement, ne constitue pas seulement un sérieux handicap pour Emmanuel Macron, elle interroge sur la nature du pouvoir politique et sa faculté d’agir sur le cours des choses. Au début de son mandat notre président s’est voulu jupitérien, ce qui signifiait sans doute qu’il voulait renouer avec une ligne de conduite de style gaullien, à rebours de François Hollande qui se voulait « président normal ». Mais alors, pourquoi ce recours au cabinet McKinsey, dès lors qu’il s’agit de prendre des décisions face à la crise sanitaire, ou encore pour envisager la nécessaire réforme des retraites ?

Le problème n’est pas seulement de préférer le recours au privé à l’expertise de hauts fonctionnaires, il consiste à déterminer la sphère d’autonomie de la puissance publique. Il est de savoir si le pouvoir réel est désormais de nature technocratique. Ainsi que l’écrit dans La Croix l’universitaire Patrick Chastenet, spécialiste de la pensée de Jacques Ellul : « Depuis 2017, les consultants ont littéralement infiltré l’appareil d’État. Ce sont des cabinets de conseil, sans aucune légitimité démocratique, qui déterminent les politiques publiques. » Toutefois, à cette tendance technocratisante, j’opposerais volontiers une objection, qui ressort de notre actualité marquée par le retour de la guerre en Europe. C’est le politique qui commande en période de guerre, avec notamment le recours à la diplomatie qui n’appartient pas, du moins c’est ma conviction, à la sphère des consultants et des technocrates.

C’est d’ailleurs un peu le privilège actuel d’Emmanuel Macron que de dominer le débat électoral en raison de sa situation de chef d’État qui intervient directement dans la conjoncture internationale et qui a ligne ouverte constante avec Vladimir Poutine. Se mettre en quête d’une solution d’arbitrage pour arrêter les combats, tout en manifestant sa solidarité avec la nation agressée c’est la fonction même du politique qui se trouve face à une menace extrême et où il faut prendre les décisions les plus graves.