Le pari du Pape sur « les ponts » pour les migrants - France Catholique
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Le pari du Pape sur « les ponts » pour les migrants

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Par son geste spectaculaire, en ramenant des familles de migrants musulmans à Rome dans son avion depuis l’île grecque de Lesbos, le Pape François défraye à nouveau la chronique. Après avoir déjà déclaré qu’il préfère « les ponts » aux « murs » face aux flux migratoires, il joint le geste à la parole, et accueille symboliquement des Syriens, en l’occurrence musulmans, et leurs enfants sur le sol européen sous l’œil des caméras. Tout en déclarant « comprendre les gouvernements et les peuples qui ont une certaine peur ». Et en prenant soin de préciser qu’il faut « avoir une grande responsabilité dans l’accueil ». Mais aux yeux du Pape, « fermer les frontières ne résout rien », et il s’agit plutôt de « mener des politiques d’intégration, de croissance, de travail, de réformes économiques ». Il faudrait ainsi s’adapter à une situation nouvelle, plutôt qu’opposer une attitude de refus.

C’est à une sorte de pari sur l’avenir que le Pape François semble inviter les Européens, au nom des continents déshérités dont, Latino-Américain, il est lui-même issu : jouer, d’une façon ou d’une autre, la carte d’une solidarité plus étroite à l’échelle de la planète tout entière, surmonter sa peur, quitte à rester prudent, pour partager davantage une communauté de destin. Interpellant l’Europe, le Pape évoque « la capacité qu’elle a toujours eue d’intégrer », selon lui. Mais cette capacité d’intégration, qui pose un problème avant tout culturel, comment saura-t-elle la retrouver, après avoir pour la plupart oublié de renouer avec la mémoire de ses racines chrétiennes ? N’est-ce pas le défi de ce pari auquel nous voici désormais engagés ?