Le Pape loue les prêtres d'une association de lutte contre la pédophilie - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Le Pape loue les prêtres d’une association de lutte contre la pédophilie

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Don Fortunato, prêtre sicilien, fondateur de l’association Meter.

Le pape Benoît XVI a fait dimanche l’éloge des membres d’une association italienne de lutte contre la pédophilie fondée par un prêtre, précisant qu’il souhaitait « les remercier et les encourager » pour leur travail. « J’adresse plus particulièrement mes voeux à l’Association Meter qui s’est vouée à la lutte contre la violence, l’exploitation et l’indifférence » subies par les enfants.

Plusieurs membres de cette association, créée il y a 14 ans par un prêtre sicilien, se trouvaient sur la place Saint-Pierre lorsque le pape a fait ces remarques à la suite de la célébration de la prière dominicale à travers une fenêtre de ses appartements du Vatican.

http://www.leparisien.fr


Ci-dessus : extrait de ce que vous avez pu lire (notamment car il s’agit d’une dépêche AFP) sur le site du Parisien libéré.

Ci-dessous, ce que vous pourrez lire dans France Catholique n°3210, daté du 30 avril :

Entretien exclusif réalisé par Franz Le Guen

Don Fortunato, prêtre sicilien de 47 ans, a fondé l’association Meter qui organise, ce 2 mai, une Journée annuelle internationale contre la pédophilie.

Père Fortunato, vous avez fondé la « Semaine nationale et internationale pour les enfants victimes ». Comment ?

La « Journée nationale et internationale des enfants victimes de la violence, de l’exploitation et de l’indifférence » (Giornata Nazionale e Internazionale dei bambini vittime della violenza, dello sfruttamento e dell’ indifferenza, GBV) est en fait une initiative de la paroisse de la Vierge du Carmel (Madonna del Carmine) d’Avola depuis 1995.

Cette année-là, en effet, à la suite d’une tentative de meurtre contre une petite file de 11 ans dans la région, mais aussi après le récit dans la presse de certains épisodes d’abus sexuels et du suicide d’un garçon de 14 ans, la communauté chrétienne que je conduisais en tant que curé, a commencé à réfléchir sur la situation de l’enfance et de l’adolescence face à la pédophilie.

En 1996, et ensuite en 1998, de tristes affaires sont survenues en Italie et à l’étranger (en Belgique notamment). Ce fut « une saison de violence et de sang », le sommet de la violence contre des enfants, arrachés à la chaleur de leurs familles. Parallèlement nous avons découvert la structuration de la pédophilie au niveau criminel tandis que nous décidions de contrer des inconscients qui cherchaient à organiser une « Pride pédophile » – « orgueil pédophile » sur le modèle de la Gay Pride. Notre lutte a pris la forme de deux moments principaux : une commémoration publique des victimes, avec prière, et un moment dédié à l’éducation des enfants et des familles. Elle a alors pris une dimension nationale.
En 2002, la GBV est devenue un rendez-vous très fort en Italie pour l’Église, pour la société civile, et pour le monde politique et culturel. Les évêques ont invité les chrétiens à réfléchir sur la situation de l’enfance. Paroisses et associations, année après année, se sont toujours plus impliquées dans ce rendez-vous. La Journée a ensuite été reconnue comme « événement commémoratif d’importance institutionnelle » par la Région de Sicile (loi régionale n°5 du 19 mai 2005), « chaque année, le premier dimanche de mai ».

Le président de la République, les présidents du Sénat et de la Chambre des députés, des ministères, des régions, provinces, municipalités, y ont adhéré, ainsi que des universités, des écoles, des groupes politiques, syndicaux ou culturels. Des bureaux de Meter se sont ouverts dans différentes villes d’Italie et bientôt ses représentants à l’étranger se sont engagés dans la promotion annuelle de la « GBV ».

Quel est votre message pour cette XIVe Journée ?

Le thème de cette XIVe édition est : « Pauvreté et mineurs : des responsabilités partagées ». La pauvreté condamne toujours davantage les couches les plus vulnérables de la société. La faim, l’analphabétisme, les maladies favorisent les abus contre les mineurs, en les rendant, alors que leurs conditions de vie sont déjà précaires, en outre victimes de « corrupteurs et exploiteurs » de leur innocence. Une pauvreté qui n’est pas seulement privation matérielle, mais aussi et surtout, dans une société riche et opulente, privation d’affection, de liens profonds qui influencent une croissance saine et équilibrée des enfants.
La violence contre les enfants est, aujourd’hui plus qu’hier, une honte, un péché contre Dieu et un grave délit qui réclame des actions concrètes afin que des actes aussi exécrables ne se pro­duisent plus. Car on ne peut pas se contenter de réagir lorsque ces affaires douloureuses se produisent ou seulement lorsque cela vient à se savoir (même des années après). Il faut un engagement quotidien de prévention et de sensibilisation adressée aux familles, et à tous les organismes d’éducation responsables d’un développement psycho-physique correct chez les enfants.

Devant l’ampleur de la tâche, on peut être tenté par le découragement…

En quinze ans, nos résultats sont ce qui peut se voir d’un service silencieux et profond. Le service d’observatoire en ligne a détecté deux cent mille sites Internet pédophiles dans le monde. Les données sont documentées auprès de la Police italienne Postale et des Communications. Grâce à notre travail, des enquêtes officielles ont été ouvertes en Allemagne, en France, en Belgique, au Brésil et en Russie.
Mais il ne suffit pas de faire des rapports qui permettent une action en justice pour briser ce commerce obscène. Il faut aussi un réseau capillaire de personnes compétentes et motivées capables de se relier avec la société dans laquelle elles vivent, de façon à créer une mentalité de vigilance, de soutien et de protection de l’enfance en tant que telle, pour que les abus et l’omerta qui les couvre de ses silences marécageux, devienne un crime insupportable pour la conscience collective. C’est dans ce but que notre association renouvelle en profondeur le style et la méthode de travail contre la pédophilie et la pédo-pornographie.

Nous avons par ailleurs apporté une assistance sociale à 870 enfants victimes de différentes violences (sexuelles, psychologiques, mauvais traitements…)

À cela s’ajoute, par exemple, notre travail qui a permis de limiter les ravages des prétendus mages et cartomanciens qui exploitent la crédulité des enfants. Notre action a été reconnue par plus d’une trentaine de récompenses nationales et internationales.

Des évêques d’Amazonie sont menacés de mort notamment pour leur défense des enfants. En Europe aussi, c’est dangereux de lutter contre les prédateurs ?

Je ne vais pas faire la liste des diffamations, des calomnies, qui régulièrement nous dénoncent auprès du Procureur de la République. Des pédo-pornographes m’ont menacé de mort. Deux ont été identifiés, ont subi un procès et ont été condamnés. J’ai désormais une « protection du Comité de sécurité italienne ». Mes déplacements sont protégés par une escorte de police. Qui défend sérieusement les enfants est menacé.

Devant des cas de pédophilie de certains membres du clergé, des commentaires ont mis en question le célibat sacerdotal de l’Église latine…

Le célibat n’est pas la cause de la pédophilie. Les agressions sexuelles se produisent en milieu familial dans 70 % des cas. La criminalité organisée est aussi une cause importante. Si ensuite on veut discuter sur le célibat, on peut toujours, pour réfléchir. Pour moi, en tant que prêtre catholique, le célibat est un don et je ne me sens ni un « frustré », ni un « castré », ni un « raté ».


Les gouvernements d’Autriche et d’Allemagne ont mis en place des « tables rondes » à propos de la pédophilie : que fait l’Europe ?

L’Europe est à l’avant-garde dans la lutte contre la pédophilie. L’Italie a été la première à donner l’exemple de lois très précises. On peut toujours faire davantage. L’engagement de chacun est nécessaire pour sauver des enfants. Nous, à « Meter », nous en avons sauvés, nous pourrions faire davantage si nous avions de plus grandes ressources. La bonne volonté ne suffit pas.

www.associazionemeter.it

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