Le pape François a solennellement mis en garde contre l’« orgueil » de la tentation de Judas certains princes de l’Église, à travers les nonces apostoliques réunis cette semaine à Rome. Il a développé ce thème lors de sa catéchèse de mercredi sur l’évangélisation, en évoquant la figure de l’apôtre qui trahit Jésus-Christ et qui fut remplacé par Matthias, un disciple fidèle. Le Pape a expliqué que Judas « avait déjà commencé à se séparer de la communion avec le Seigneur et avec les autres, à faire seul, à s’isoler, à s’accrocher à l’argent au point d’exploiter les pauvres, de perdre de vue l’horizon de la gratuité et du don de soi, jusqu’à permettre au virus de l’orgueil de contaminer son esprit et son cœur et de le transformer d’un “ami” en un ennemi ».
Le Pape entendait rappeler la nécessité de la communion fraternelle aux nonces apostoliques avec lesquels il a connu quelques graves déconvenues cette année. En août dernier et encore ces derniers jours, l’ancien nonce aux États-Unis Carlo Maria Vigano, également ancien collaborateur de la Curie, a appelé à sa démission après lui avoir reproché dans une sorte de manifeste de ne pas avoir montré suffisamment d’énergie à l’encontre de certains prélats fauteurs de scandales en matière de mœurs… D’autres nonces ont défrayé la chronique, quant à eux précisément pour des écarts de conduite réels ou prétendus tels…
Dans le discours de ses vœux annuels à la Curie romaine, François avait comparé à Judas « ceux qui trahissent leur vocation, leur serment, leur mission, leur consécration à Dieu et à l’Église », et « qui se cachent derrière de bonnes intentions pour poignarder leurs frères et semer la zizanie, la division et le désarroi ». Cependant, il a rappelé cette semaine devant les fidèles Place Saint-Pierre que la communion « est le premier témoignage que les Apôtres offrent au monde ». Et il a montré que l’unité « seul environnement possible du don de soi », est le moyen par excellence de la révélation de la présence de Jésus-Christ « au milieu de son peuple ».