Dans l’avion du retour de son voyage en Roumanie où il a béatifié sept évêques martyrs du communisme, le pape François a rendu dimanche soir à son prédécesseur Benoît XVI un hommage qui témoigne du profond respect qu’il éprouve pour lui : répondant à la question d’un journaliste qui voulait savoir si le pape émérite Benoît XVI était comme un grand-père pour lui, il a affirmé : « Il est plus que cela. Chaque fois que je vais le voir, je lui prends la main, je le fais parler. Il parle peu, il parle lentement mais avec la même profondeur et lucidité que toujours. Il a une grande lucidité. »
Le pape François a ajouté : « En l’écoutant parler je sens les racines qui m’aident à aller de l’avant. Je sens cette tradition de l’Église qui n’est pas une chose de musée. La Tradition, c’est comme les racines qui te donnent la sève pour grandir. Tu fleuriras, l’arbre grandira et donnera des fruits. Les graines seront des racines pour les autres. La Tradition de l’Église est toujours en mouvement. »
Le Saint-Père a précisé que la vraie tradition est « la garantie de l’avenir et non le gardien des cendres », et qu’elle « n’est pas un musée, ne garde pas les cendres », s’opposant à « la nostalgie des intégristes » qui est de « revenir aux cendres ». Pour illustrer son propos, il a cité un poème argentin : « Ce que l’arbre a de fleuri vient de ce que l’arbre a d’enterré ».
Cet hommage de François à Benoît XVI montre qu’il est absurde d’opposer artificiellement un Pape à l’autre, comme trop de gens le font en fonction de critères idéologiques qui sont étrangers à la véritable foi chrétienne et qui nuisent à la vie réelle de l’Église.