Le Pape face à Donald Trump - France Catholique
Edit Template
Funérailles catholiques : un temps de conversion
Edit Template

Le Pape face à Donald Trump

Copier le lien

« N’oublions jamais que l’environnement est un bien collectif, patrimoine de toute l’humanité, sous la responsabilité de tous. » Ce tweet du pape François, publié le lundi 5 juin, confirme l’engagement de son encyclique Laudato si’, à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement. Mais le contexte international lui donne un relief très particulier. L’annonce du président Donald Trump de la sortie de son pays de l’accord de Paris sur la COP21 (convention des Nations unies pour le climat) a déclenché une véritable tempête internationale, à la mesure des enjeux d’une telle décision pour la planète. Cette réaction n’a sûrement pas surpris l’intéressé qui doit se souvenir encore de sa visite au Vatican le 24 mai dernier. À la fin de l’entretien, le Pape avait remis au président ses textes écrits pour la Journée mondiale de la paix, dont une lettre sur ce sujet particulier. Tout le monde avait compris sur le moment qu’il y avait une intention explicite de plaider en faveur d’une cause essentielle auprès d’un dirigeant universellement connu pour son climato-scepticisme.

Le désaccord ainsi exprimé entre deux hommes investis d’une responsabilité internationale ne saurait être sous-estimé. On sait d’ailleurs que même en milieu chrétien, l’encyclique Laudato si’ n’a pas été unanimement reçue de façon favorable. Certains se sont ouvertement étonnés que le Pape prenne position sur une question – le réchauffement climatique – qui relève du jugement des scientifiques et non de l’autorité du successeur de Pierre. Cela n’est d’ailleurs pas discutable, mais si François, précisément, s’est engagé si pleinement en faveur de l’écologie, c’est qu’il considère le sujet crucial pour l’avenir de l’humanité, et qu’il estime que l’Église ne peut être qu’en charge totale du souci de la création. Cette création dont Dieu a fait don à la descendance d’Adam et Ève.

Il ne faut pas oublier non plus que, dans l’esprit du Pape, il y a une relation étroite entre écologie de l’environnement et écologie humaine. Depuis le début de son pontificat, François a vigoureusement dénoncé ce qu’il appelle la culture du déchet et qui concerne beaucoup d’aspects de la civilisation contemporaine. Le mépris qui s’attache au monde habité n’est pas dissociable du mépris dont est l’objet la personne sacrifiée aux idoles que sont l’argent et la consommation. Le drame de l’avortement et le développement des pratiques euthanasiques se trouvent inclus dans une telle culture. C’est assez dire que l’engagement du Pape a des racines spirituelles profondes qui se rapportent à la vocation même de l’humanité.