Le Pape et les réfugiés - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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Le Pape et les réfugiés

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Inutile de se cacher la réalité ! Il y a, en ce moment, des désaccords sérieux entre catholiques à propos du texte du pape François, publié le 21 août dernier sous le titre : « Accueillir, protéger, promouvoir et intégrer les migrants ». C’est un véritable tir de barrage qui s’est opposé à cette déclaration que certains estiment particulièrement inopportune au lendemain des attentats qui ont endeuillé l’Espagne. Pour notre part, nous ne contesterons pas ici un droit de légitime discussion dans l’Église à propos d’un sujet aussi complexe et ardu que celui des mouvements de migration dans le monde d’aujourd’hui. L’accord sur les principes de l’Évangile n’empêche pas la difficulté du discernement dans les situations concrètes, qu’il importe d’analyser selon tous les paramètres nécessaires. Dans le cas présent, le Pape énonce un certain nombre de principes dans leur généralité, et il est souhaitable qu’ils rejoignent un examen approfondi du contexte géopolitique et de toutes les causes de déstabilisation qui engendrent de tels flux de populations. Par ailleurs, tous les pays n’ont pas les mêmes facultés d’accueil des réfugiés. L’Allemagne a pu s’ouvrir à plus d’un million de personnes, il y a deux ans, mais sa prospérité économique et son déficit démographique le lui permettaient, au moins momentanément. Ce n’était pas le cas d’autres pays d’Europe, notamment ceux d’Europe centrale.

On peut et on se doit de prolonger la réflexion, en répondant au légitime souci du Saint-Père. Ce que nous regrettons, c’est que les objections émises le soient souvent dans un style acerbe et même hostile, qui blesse gravement la communion entre catholiques et crée un climat détestable à l’égard du successeur de Pierre. Qui, mieux que lui, est en droit de défendre la cause des plus fragiles et des plus déshérités en ce monde ? S’il n’était pas là pour remplir cette mission traditionnelle de celui qui « préside à la charité » (saint Ignace d’Antioche), qui le ferait légitimement à sa place ? Certes, il y a des moments conflictuels dans l’histoire, où cette mission n’apparaît pas à tous aussi évidente qu’il conviendrait. Les initiatives du Pape de la Première Guerre mondiale, Benoît XV, ne furent pas toujours comprises, singulièrement en France. Mais ce n’est pas une raison pour attiser les divisions et les rancœurs.

Il nous semble au contraire, que la gravité du défi mondial actuel devrait inciter tous les esprits de bonne volonté à un sursaut de lucidité et d’engagement. C’est la situation internationale dans son ensemble qui doit être examinée, dans une perspective de négociation inter-gouvernementale, avec une définition d’objectifs immédiats et plus lointains. La sécurisation de la Méditerranée fait partie des objectifs immédiats, à travers des accords entre tous les pays riverains. Plus généralement, c’est la question du développement du continent africain qui se pose, avec la pacification des pays les plus fragilisés dans sa partie orientale. Nous n’oublions pas les autres questions, telle celle du terrorisme islamiste, qui doivent aussi recevoir une réponse appropriée.