Critiquant les dérives du métier de journaliste dans une interview retransmise à la télévision espagnole, le pape François a mis en garde dimanche dernier contre l’attrait de la Presse pour les « choses sales », les scandales. Un penchant qu’il a qualifié crûment de « coprophilie », c’est-à-dire de l’amour pour les excréments… Il a constaté que certains médias « vivent de la publication de scandales, qu’ils soient vrais ou faux ». Et il a regretté que les milieux catholiques ne sont pas à l’abri de cette façon de faire, les définissant comme « des catholiques du dimanche », qui « ont des médias qui ne font rien d’autre que de salir les autres ».
Le Pape a déploré trois autres écueils dans le fonctionnement de la Presse : celui de la « désinformation », qui consiste à ne donner que la moitié d’une nouvelle, et qui « va à l’encontre du droit qu’ont les personnes à être informées » ; celui de la calomnie, pratiquée par des médias « qui ont tellement de pouvoir qu’ils peuvent le faire impunément » ; et celui, « plus subtil », de la diffamation, qui consiste à « ressortir dans les médias une histoire passée et déjà payée ».
Toutefois, en décembre dernier, le pape François avait remercié la Presse pour le travail effectué, saluant les journalistes « objectifs » qui « ont cherché à donner la parole aux victimes », à propos des affaires d’abus dans l’Église.
Pour aller plus loin :
- Un regard américain
- Affaire Ulrich KOCH contre Allemagne : la Cour franchit une nouvelle étape dans la création d’un droit individuel au suicide assisté.
- Religieuses abusées et autres scandales de l'Église (Affaire Barbarin...)
- La sécularisation de la société et l’attrait de l’Etat islamique
- L'attrait du changement de régime