On pouvait concevoir quelques craintes pour le Saint-Père à l’occasion de sa visite en Égypte, alors que ce pays vit sous la menace du terrorisme et que celui-ci s’exerce cruellement contre les chrétiens, nos frères coptes. Heureusement, tout s’est bien passé. On peut penser que toutes les mesures de sécurité possibles avaient été prises par le gouvernement. Et c’est, semble-t-il, un climat de confiance et de réconfort qui a régné durant ce séjour papal. L’envoyée spéciale au Caire du Journal du dimanche cite ce propos d’une jeune fille de 19 ans, Irina : « Ces deux jours, l’ambiance en Égypte a changé, elle n’est pas comme d’habitude, les gens sourient, il émane du voyage du Pape quelque chose de magnifique ! » De fait, toutes les images que nous avons reçues du Caire indiquaient que la volonté de François de plaider pour la paix des cœurs transparaissait dans tous ses gestes et dans l’accueil qui leur était accordé par une assistance bienveillante.
Parmi ces gestes, il y eut, bien sûr, l’accolade échangée avec le grand imam de l’université d’Al-Azhar, dont le prestige va bien au-delà de l’Égypte. En la personne d’Al-Tayeb, le Pape a trouvé le meilleur des alliés pour prêcher l’entente entre les fidèles des différentes religions. De l’imam, on a retenu cette formule significative : « L’islam n’est pas une religion du terrorisme réservée à un groupe de suiveurs qui manipulent les textes islamiques et, par ignorance, les interprètent mal. » C’est tout le problème, précisément, il faut espérer que l’imam saura convaincre et entraîner derrière lui tout un monde en désarroi.
Mais le Pape, reprenant l’avion pour Rome, était aussitôt saisi d’un autre drame, celui du Venezuela en pleine tourmente. Ce Venezuela si cher entre parenthèses à notre Jean-Luc Mélenchon ! C’est au Saint-Siège que l’on demande d’intervenir pour trouver une solution qui sortira le pays d’une véritable guerre civile. Ce n’est pas évident, car même l’opposition au président Maduro, successeur de Chavez, n’est pas disposée à une négociation qui la priverait d’une capitulation du régime. Nous pouvons quand même avoir une certitude. Dans notre monde difficile, le Pape est perçu comme un défenseur privilégié de la paix.