Après deux mois de séparation, il m’est agréable de saluer les auditeurs de Radio Notre-Dame. J’espère que ces vacances leur auront été bienfaisantes à tous égards. Mais nous voilà déjà au seuil de cette nouvelle année de travail. La rentrée scolaire est imminente. La rentrée politique est déjà largement amorcée, avec les premières universités de fin d’été, et notamment celle du Parti Socialiste à La Rochelle. Que dire de ces retrouvailles qui semblent brusquement effacer des mois de troubles et de divisions entre factions et candidats, déclarés ou non, à la présidentielle de 2012?
Y a t-il eu un miracle, ces dernières semaines, pour expliquer une si surprenante mutation? Un livre est paru ces jours-ci aux éditions Robert Laffont. Sous la signature d’un journaliste de Libération, spécialiste du PS, David Revault d’Allonnes. Son simple titre est assassin: Petits meurtres entre camarades. Cette enquête secrète au cœur du Parti socialiste est édifiante. Ce n’est que rancunes, jalousies, haines, noms d’oiseaux qui pleuvent entre des dirigeants engagés dans la plus féroce des compétitions. Martine Aubry, tout juste élue dans des conditions controversées à la tête du parti, lors du terrible congrès de Reims, s’affole de la situation: « Je dirige un hôpital de jour. Ce sont tous des caractériels, des dingues! » Comment se fait-il que brusquement, caractériels et dingues se soient convertis à la plus exquise des courtoisies ? L’échéance de 2012 approchant, il convient de redevenir sérieux et crédibles à l’égard d’une opinion qui n’admettrait pas que l’arène politique demeure le lieu sanglant des bagarres entre camarades. Mais la paix rétablie, du moins sur la scène des médias, il faudra passer à une autre étape. Celle des vrais programmes et des alternatives crédibles. Ce sera pour quand ?
Chronique à RND du 30 août 2010