Dans une actualité vraiment maussade, triste et même tragique, au moins une bonne nouvelle, qui d’ailleurs se réfère à la Bonne Nouvelle annoncée par les chrétiens. Le pape publie le troisième volume de sa vie de Jésus, consacré à ce qu’on appelle les évangiles de l’enfance. Il ne s’agit pas à proprement parler d’un troisième tome, nous prévient le Saint-Père, mais d’une porte d’entrée aux deux ouvrages précédents. Heureuse coïncidence qui nous permettra, précisément, de lire ces pages consacrées au mystère de la nativité, à l’approche de Noël, et pourquoi pas au moment de la fête pour approfondir la signification de cet événement inouï qu’est la venue du Fils de Dieu parmi nous.
Les problèmes exégétiques posés par les récits des évangélistes Matthieu et Luc ont été abordés de longue date par les spécialistes, qui ne sont pas toujours d’accord entre eux. Il est vrai que la facture de ces chapitres est originale par rapport au corpus des évangiles. Matthieu et Luc ont été probablement amenés, comme le remarquait le père Pierre Grelot, à entreprendre des enquêtes spécifiques sur l’origine de Jésus. Marc et Jean sont silencieux là-dessus. Il convenait de s’informer auprès des témoins directs, le premier d’entre eux étant évidemment la Vierge Marie elle-même, qui fut d’ailleurs la seule a pouvoir rendre compte de la visite de l’ange dans sa maison de Nazareth.
Je n’ai pas encore lu ce troisième volume à la double signature Joseph Ratzinger – Benoît XVI. Double signature qui tient compte du statut particulier d’une étude que Benoît XVI ne saurait récuser mais qui ne relève pas de son autorité magistérielle. La présentation qui en est faite indique que c’est toujours le même esprit qui a guidé sa rédaction : l’alliance de l’intelligence herméneutique avec l’éclairage de la foi, alliance qui est seule à la mesure de la singularité du texte révélé.
L’auteur prend résolument le parti de l’historicité à l’encontre des exégètes qui pensent que Matthieu et Luc sont tributaires de légendes poétiques. Non, la naissance de Jésus est un fait historique, dont les spécialistes ont la charge de déterminer la date exacte, qui fait problème. Une enfant nous est né, dit l’Écriture, sa naissance est attestée et nous n’aurons jamais fini d’en épuiser la grâce. Celle qui nous sauve et nous fait vivre !
Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 21 novembre 2012.
Pour aller plus loin :
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- OBSERVATION : SCIENCE ET MIRACLE
- Liste des ouvriers pastoraux, Evêques, Prêtres, Religieux, Religieuses et Laics tués en 2011 et 2010
- Folies antédiluviennes
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