Le mystère Jean XXIII - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Le mystère Jean XXIII

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La célébration du cinquantième anniversaire de Vatican II est l’occasion de rappeler la figure du bienheureux Jean XXIII qui eut l’audace de le convoquer. C’était vraiment un acte de courage de la part de ce vieil homme. Ses deux prédécesseurs Pie XI et Pie XII avaient reculé devant pareille perspective, à cause du défi que constituait ne serait-ce que la réalisation matérielle d’une assemblée des évêques du monde entier. Mais que voulait exactement Jean XXIII ? Il n’est pas si facile de s’en faire une idée précise, car ce pape garde sa part énigmatique. On a fabriqué un véritable mythe Jean XXIII qui ne correspond pas du tout à la réalité. C’est vrai que c’était un homme débonnaire, et surtout profondément bon. Mais sa bonté était foncièrement évangélique et ne se rapportait surement pas à une idéologie quelconque.

Il avait des goûts assez traditionnels, marqués par sa culture paysanne d’origine. Ce n’était sûrement pas un révolutionnaire. Mais il est vrai, en même temps, qu’il n’appréciait pas du tout les attitudes de fermeture, ce qu’on appellerait aujourd’hui des attitudes d’exclusion. S’il voulait ouvrir toutes grandes les fenêtres, c’était pour permettre au plus grand nombre de communiquer avec l’Église pour participer à son secret. Il s’adressait à tous. C’est comme cela qu’il avait accueilli au Vatican Adjoubei, le gendre de Khrouchtchev. Cela n’en faisait surement pas un progressiste. Sa sympathie débordante ne connaissait pas de limites. Tous étaient les bienvenus dans les bras de l’Église.

S’il ne désirait pas que le concile s’engage dans une attitude de condamnation des erreurs du temps, ce n’était pas qu’il crût que ces erreurs n’existaient pas. Il voulait rendre transparentes les richesses de la tradition chrétienne, pour que les hommes et les femmes de son temps puissent accéder au mystère du Christ et de la Providence divine. C’est pourquoi il fut tant aimé et sa mort suscita une émotion considérable. Il avait donné l’impulsion initiale. Paul VI allait, à sa suite, concevoir un projet plus structuré, qui allait soulever bien des problèmes et susciter des controverses. Vatican II allait malgré tout rencontrer cette adversité dont le bienheureux Jean XXIII aurait voulu le protéger. Mais cela n’empêche pas qu’il s’agit toujours d’annoncer la beauté de l’Évangile qui sauve le monde.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 10 octobre 2012.