J’ai beaucoup hésité à revenir sur la désolante affaire dite du « mur des cons » du Syndicat de la magistrature. Tout n’a-t-il pas été dit à son propos ? Même les responsables du syndicat ont tenu à s’expliquer, se disant incompris et craignant que le résultat d’un pareil déballage ne soit l’interdiction de la liberté de parole dans un espace privé. Il est bien possible que ces militants aient été pris au dépourvu, inconscients de la catastrophe qui risquait de se déclencher si leur désormais fameux mur était révélé à l’opinion. Quand même, ils auraient dû s’apercevoir tout seuls qu’on ne peut se défouler aussi légèrement (ou grossièrement !) lorsqu’on est magistrat. L’appartenance à une mouvance idéologique de gauche justifie sans doute la défense de certaines valeurs, elle n’autorise pas à exprimer sa vindicte contre des personnes.
Je sais bien que les intéressés se défendent : « Le mur s’attaquait aux idées, pas aux personnes. » Peut-être, mais dans ce cas, il fallait inscrire les déclarations que l’on voulait dénoncer et non afficher des visages. J’ai été personnellement meurtri lorsque j’ai su que, parmi ces visages, il y avait celui du général Schmitt, père d’Anne-Lorraine Schmitt, cette jeune fille violée et assassinée de trente-quatre coups de couteau par un récidiviste dans un wagon vide du RER. Le souvenir d’Anne-Lorraine nous est particulièrement cher à Radio Notre-Dame, où elle fut stagiaire.
Là encore, la responsable du syndicat de la magistrature se défend en expliquant qu’il s’agissait de reprocher au général Schmitt ses positions sur la répression judiciaire. Pardon, c’était bien son visage qui était sur le mur, c’est sa personne qui était stigmatisée et insultée. Et puis, n’est-il pas légitime pour un père de s’indigner du fait que l’assassin de sa fille était un récidiviste ? Doit-on être insulté lorsqu’on pense que ce genre de criminel doit être empêché de recommencer les mêmes horreurs ? Je comprends que le syndicat se défende, mais il devrait aussi se livrer à une salutaire auto-critique et présenter ses excuses au général Schmitt, ainsi qu’à l’autre père de victime qui était affiché sur son mur d’infamie. Il y a eu faute grave. Il faut la réparer !
Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 29 avril 2013.
Clément Weill-Raynal, journaliste judiciaire chez France 3, confirme qu’il est bien l’auteur de la vidéo du « Mur des cons » et explique ses motivations. Mis en cause par le Syndicat national des journalistes-CGT, il raconte également les pressions subies.
En savoir plus sur :
http://www.atlantico.fr/decryptage/clement-weill-raynal-j-assume-parfaitement-etre-auteur-video-mur-cons-et-j-en-suis-fier-711940.html
On tient le coupable !
http://www.causeur.fr/mur-des-cons-snj-france3,22298#
Pour aller plus loin :
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