Le monopole de la Résurrection - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Le monopole de la Résurrection

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Après huit ans de suspense, la fin de la série Game of Thrones a été un drame pour des millions de fans, à l’échelle planétaire. Et le journal Society de commenter, avec un brin d’ironie, que le christianisme, que l’on aurait pu croire concurrencé par cette « religion » moderne, conserve pourtant son « monopole de la résurrection ». À l’inverse de ces feuilletons à épisodes très addictifs, qui laissent leurs adeptes vides, déçus, voire en manque lorsque leur série préférée marque un point final.

Ce faisant, cet article énonce malgré lui une vérité : les chrétiens ont ce privilège inouï d’être les dépositaires de l’événement le plus extraordinaire de l’histoire, annoncé par les mythologies anciennes, et que les savants les plus fous ont rêvé d’inventer : l’immortalité.

« Sans la résurrection, vaine est notre foi », clame saint Paul (1 Cor, 15), qui pour autant n’a pas réussi à en convaincre son public savant de l’Aréopage. Et il en est de même aujourd’hui : la résurrection continue de sembler irréaliste et illusoire, y compris parfois aux chrétiens que nous sommes. Ainsi, croyons-nous vraiment que la foi peut renaître dans notre Europe sécularisée et en perte de vitesse religieuse ?

Quelle reconstruction de la foi ?

Près de deux mois après l’incendie de Notre-Dame, la question se pose avec d’autant plus d’acuité. Car il ne s’agit pas seulement de reconstruire une flèche conformément aux critères du beau et du vrai. Mais de rebâtir, bien au-delà de Paris, la foi dans les cœurs et les âmes, ces « pierres vivantes » comme l’avait souligné l’archevêque le surlendemain.

Or cela ne se fera pas tout seul. Si, comme on peut le croire, la maternelle protection de la Vierge Marie a permis de sauver miraculeusement les reliques de la cathédrale, ce n’est sûrement pas pour en faire un musée ! C’est plutôt une occasion unique de renouer avec la ferveur initiale des saints fondateurs de Paris, les Denis, Geneviève, et tous ceux qui ont contribué à faire de ce pays la fille aînée de l’église, bien qu’un peu rebelle…

« Effet post Notre-Dame »

De manière inattendue, le journal Le Parisien relevait le jeudi de l’Ascension une certaine « ferveur retrouvée » chez les fidèles : un « effet post Notre-Dame » qui avait réveillé « quelque chose de profond », et qui s’apparentait même pour le quotidien à un « miracle ». Certes, poursuivait-il, ce regain de foi ne pourra pas « contrebalancer la chute libre du nombre de baptisés, d’enfants au catéchisme ou d’abbés dans notre pays ». Cependant, ce signe est un encouragement, à redoubler d’efforts et de prières pour qu’un jour la foi renaisse vraiment dans l’ensemble du peuple de France.

L’approche de sa canonisation incite à redire la fameuse prière du cardinal Newman, « Seigneur, donnez-moi la ferveur » : « ô mon Dieu, tire-moi de la langueur, de l’impuissance, de l’irritabilité dans laquelle vit mon âme… »