Le Monde gnostique - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Le Monde gnostique

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Hier à la Une du Monde, ce titre tout à fait dans l’air du temps : « Les couples homos font-ils de bons parents ? » Est-il besoin de préciser que, pour notre quotidien du soir, la réponse est évidemment positive. Il a d’ailleurs envoyé ses enquêteurs sur le terrain. Je cite : « Le Monde a lancé un vaste appel à témoignages. La plupart sont positifs. Les études scientifiques vont dans le même sens, avec un biais cependant : les couples en question sont financièrement aisés. » Que voulez-vous répondre à la science ? Scientifiquement, si j’ose dire, c’est plié, c’est réglé. Le Monde vous l’assène en première page. Et qui oserait tenter une objection face à cette superbe évidence ? La Pravda, pardon, Le Monde, a parlé !

Si l’on ouvre à la page où sont exposés les résultats de l’enquête, il semble que les choses soient un tout petit peu plus compliquées. Tout d’abord, il y a une résistance de bon nombre de pédopsychiatres et de psychanalystes à admettre qu’on puisse se passer si aisément d’un père et d’une mère pour assumer sa propre identification. Les journalistes n’échappent pas à cette réalité première que les enfants naissent de l’union de l’homme et de la femme, et que, d’une façon ou d’une autre, il importe qu’ils soient en relation avec le sexe absent, dans le cas d’un couple de même sexe. En même temps, ils font écho avec complaisance aux voix qui dévalorisent la conception biologique au profit de la donnée purement sociale et construite que serait la famille. C’est, il est vrai, un des éléments de cette étrange théorie du gender dont Le Monde est le zélé courtisan. Il y a quelque chose de gnostique là-dedans, un dédain de l’engendrement dans la chair au nom d’une conception épurée et chimérique de la culture. Sigmund Freud, reviens ! Ils ont tout oublié de ce que tu avais appris aux gens du XXe siècle : que le biologique et le culturel étaient noués et que les processus d’humanisation émergeaient de leurs difficiles échanges.

Quant aux diktats de « la science », quand on lit bien les mêmes journalistes, on s’aperçoit qu’ils sont sérieusement relativisés, et que les fameuses enquêtes n’ont rien de décisif car elles ne sont pas seulement biaisées par la condition favorisée des groupes auxquelles elles se réfèrent. Et puis d’ailleurs, est-ce vraiment la question ? Je souhaite personnellement aux enfant élevés en milieu homosexuel qu’ils s’en sortent pour le mieux. Rien n’est gagné ou perdu d’avance. Peut-être découvriront-ils avec des yeux neufs l’incomparable privilège qui consiste à pouvoir assumer la vocation de père ou de mère ?

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 27 septembre 2012.