Le mauvais coup de « L’Obs » - France Catholique
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Le mauvais coup de « L’Obs »

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J’ai hésité à dire mon sentiment sur la couverture et le dossier du dernier numéro de L’Obs. Faut-il préciser que L’Obs est un hebdomadaire, que son titre est un raccourci d’observateur et que dans une autre vie il s’appelait Le Nouvel observateur. Qu’on fut en accord ou en désaccord avec la ligne philosophique et politique dudit Nouvel observateur, il ne faisait pas de doute qu’il s’agissait d’une publication de belle qualité, avec des collaborateurs prestigieux, où je comptais d’ailleurs des amis, notamment le cher Maurice Clavel. Dirigé par Jean Daniel, il a joué un rôle certain dans l’évolution des esprits en conduisant même de véritables mutations idéologiques. Je pense au rôle joué par l’historien François Furet, dont l’interprétation de la Révolution amena à l’abandon d’une certaine historiographie classique. Je ne lis plus guère L’Obs d’aujourd’hui, non qu’il manque de talents, mais il est très loin de produire l’émulation intellectuelle du Nouvel observateur.

Et ce n’est sûrement pas l’offensive menée dans son dernier numéro contre le cardinal Barbarin, dont il prétend nous révéler « la face cachée » qui va me réconcilier avec lui. La réputation de l’auteur de la charge, Frédéric Martel, a sans doute compté pour susciter le scandale et il est d’ailleurs vraisemblable que son incroyable portrait de l’archevêque de Lyon aura du succès auprès de ceux qui n’ont de cesse d’avoir la peau du cardinal. Mais autant dire que L’Obs en commettant cette mauvaise action, s’apparente désormais à la presse poubelle. Je ne dis pas seulement cela par colère, mais en tant que journaliste attaché à une certaine discipline professionnelle.

Le dossier de Frédéric Martel, c’est du pur roman, qui n’aura d’effet que grâce à ses sous-entendus et des accusations dont il reconnaît qu’elles ne sont pas fondées sur des preuves réelles. Je n’en puis faire l’analyse, qui occuperait plusieurs de mes chroniques. Mais je signale à mes auditeurs et à mes lecteurs qu’ils pourront trouver sur Twitter une réfutation précise de la curieuse enquête de L’Obs à partir de données factuelles et vérifiables dues à Natalia Trouiller, qui connaît particulièrement bien le dossier, pour avoir travaillé à l’archevêché de Lyon. Mais il me faudra revenir sur une offensive contre l’Église, qui s’apparente à ce qu’on appelle du maccarthysme. Je ne suis pas, en effet, assez masochiste pour supporter une certaine mauvaise foi, qui se veut meurtrière.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 25 novembre 2019.