La proposition d’origine socialiste, visant à « ouvrir le mariage à des couples du même sexe » a été heureusement rejetée à l’Assemblé Nationale. Néanmoins, on ne peut pas ne pas être impressionné par l’unanimité de la gauche dans cette affaire ainsi que par les fragilités de la droite. L’offensive culturelle, qui, depuis maintenant des décennies, vise à bouleverser les représentations et modifier les repères moraux est proche d’aboutir. Elle a déjà, par l’action des médias, pris largement possession de l’opinion publique qui, dans les sondages, se déclare majoritairement favorable au mariage gay.
C’est à dessein que j’emploie cette formule de mariage gay plutôt que celle de mariage homosexuel. L’homosexualité est une réalité historique. Il y a toujours eu, et dans toutes les sociétés, des personnes attirées par d’autres personnes du même sexe. On pourrait citer des cas célèbres qui ont illustré, par exemple, la création artistique jusque dans la Rome des papes. Mais avec l’expression gay, on a changé de registre. On est entré dans une ère idéologique qui rompt radicalement avec la tradition philosophique et religieuse de l’humanité. A l’origine, il s’agissait de protéger les homosexuels de la persécution, du harcèlement injurieux, de la mise au rebut. Graduellement, on a franchi diverses étapes pour ériger l’homosexuel en victime absolue, un peu comme le prolétaire était la victime dans le schéma marxiste. On peut reprendre l’analogie, car elle est significative. A partir d’une revendication victimaire, on aboutit à une dialectique révolutionnaire qui débouche sur un changement de société. Hier, c’était le mythe de la société sans classe, aujourd’hui c’est le mythe de la société transgenre. Comme on se battait contre l’oppression capitaliste, on se bat contre l’oppression hétérosexuelle en faisant rêver au vert paradis californien.
En fait, l’égalité chimérique des droits que l’on réclame ne peut aboutir qu’à un système communautariste, qui est d’ailleurs lui-même chimérique. Le monde gay et sa culture réelle sont très loin de vouloir s’organiser dans des structures « familiales » stables. Cela ne concerne que quelques rares couples de femme avec enfants. C’est au nom de ces chimères qu’on veut désorganiser profondément la société. Il est confondant que des politiques se précipitent dans cette voie sans issue. Il est grand temps de se réveiller de ce rêve infernal.
Chronique du 16 juin sur Radio Notre-Dame
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Le mariage gay en passe d’être voté dans l’Etat de New York ?
