Le mariage en question ? - France Catholique
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Le mariage en question ?

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« Alors, les cathos, tous des réacs ? » Le titre joyeusement démagogique du Parisien de dimanche dernier nous avertit des difficultés sérieuses qu’il y a aujourd’hui à aborder certains sujets. Pour notre quotidien, en effet, tout est plié : « Les catholiques français défendent le droit à l’avortement et sont favorables au mariage gay. » Si l’on ajoute qu’ils réclament la liberté de divorcer et le plus large accès à la contraception, le tour est joué. On ne peut échapper à la toute-puissance de l’opinion pas plus qu’aux diktats de la culture médiatique. Si donc l’Église catholique ne veut pas échapper à la ringardise et à la fuite de son public, elle doit au plus vite se rallier aux mœurs communes. Le prochain synode des évêques, qui doit se saisir du sujet de la famille, n’a donc qu’à bien se tenir. Une voix obligatoire lui est désignée à laquelle il ne pourra, en aucun cas, se dérober.

Comme si les choses étaient aussi simples ! Notre confrère Henrik Lindell, qui est lui-même protestant évangélique et originaire de Suède, rappelait encore récemment que dans ce pays les Églises luthériennes s’étaient complètement vidées, après s’être alignées totalement sur les canons de la doxa libérale-libertaire. Seules les églises catholiques et évangéliques se remplissent, précisément en raison de leur fermeté et de leur clarté dans le domaine de la vie familiale. Encore faudrait-il préciser que la question ne concerne pas le rigorisme des mœurs qu’autrefois les pays nordiques observaient avant qu’ils n’adoptent la ligne de conduite inverse. Elle a tout à voir avec la vérité des comportements et des engagements devant Dieu. Certes, ce n’est pas un chemin de facilité que de choisir la fidélité aux exigences évangéliques, et il ne suffit pas d’affirmer les principes pour inspirer le désir du mariage chrétien.

Mais on oublie un peu vite, chez certains prescripteurs d’opinion, le labeur considérable qui a été réalisé depuis des décennies en matière de pastorale familiale, avec le développement de la spiritualité conjugale et l’approfondissement de la réflexion sur l’amour humain. Le bienheureux Jean-Paul II a puissamment contribué à cet essor avec sa théologie du corps et de la sexualité. L’Église n’est donc nullement démunie pour faire face à la demande contemporaine et aux multiples sollicitations de personnes en quête de cohérence intérieure. Il existe des exemples particulièrement significatifs de préparation au mariage qui mobilisent, chaque année, des centaines de jeunes, qui veulent réussir leur vie et accueillir des enfants dans un climat de vraie tendresse. Il n’y a pas d’autre alternative pour une Église qui entend poursuivre sa mission, en gardant la confiance de ses fidèles. Le reste, c’est-à-dire tout le défi de la culture contemporaine, sera résolu par surcroît.