Le malheur des autres - France Catholique
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Le malheur des autres

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J’avais envie de poursuivre mon propos commencé hier sur la déstabilisation morale du pays et ses causes véritables. Mais me voilà, en quelque sorte, happé par le malheur des autres ! Oui, nous sommes en difficulté. Mais que dire par exemple de la situation de la Grèce en ce moment ? Un ami, retour d’Athènes, me fait un tableau effarant de la vie quotidienne là-bas, où semaine après semaine le pays s’enfonce dans la misère. On dira qu’il paye les fautes d’hier. Peut-être, mais en ce cas c’est toute l’Europe du Sud qui est en train de trinquer. Et si les médecines de cheval imposées par ce qu’on appelle la troïka avaient quelque efficacité, les populations pourraient au moins entrevoir un bout de ciel bleu. Or, ce n’est pas du tout le cas. Les Grecs ont le sentiment que plus ils sont réduits à la précarité et plus s’éloigne l’espoir d’un rebond ou d’un sursaut. Il y a des récits qui font frémir. Ainsi on ne prendrait plus en charge les malades à partir d’un certain âge, le budget de la santé étant drastiquement réduit.

Mais il y a encore plus malheureux que les Grecs. J’ai déjà signalé ici le cas effrayant de la République centrafricaine que l’Organisation des nations unies semble enfin prendre en compte. J’entends l’appel de mon amie Christine du Coudray, responsable pour l’Afrique de l’Aide à l’Église en détresse. Elle connaît bien cette région pour l’avoir parcourue et avoir porté assistance aux Églises locales. Oui, la République centrafricaine est en plein chaos, et la conflagration risque d’atteindre tous les pays voisins : « Tortures, pillages et assassinats de civils empirent, des villages entiers sont réduits en cendres, des centaines de milliers de personnes se sont enfuies. » Nous sommes face à « de véritables scènes d’apocalypse ».

Ce ne sont sûrement pas les malheurs de nos amis grecs et la détresse de nos amis africains qui nous consoleront de nos propres déboires. Mais les uns et les autres pourraient nous inviter à nous ressaisir. Moins que jamais l’heure n’est au renoncement, il faut se mobiliser, peut-être pour donner espoir aux autres !

Chroniques lues sur Radio Notre-Dame le 16 octobre.