Une simple réprimande, c’est tout ce qu’aura récolté Fabrice Burgaud, l’artisan (ou du moins l’un des artisans) du fiasco judiciaire d’Outreau. Bien sûr, tout le monde a crié au scandale. La réprimande du Conseil supérieur de la magistrature ne passe décidément pas.
On a donc honni les magistrats qui auraient condamné le jeune juge d’instruction du bout des lèvres. Comment ? des innocents ont vu leur vie brisée, la justice a été ridiculisée et le responsable s’en titre avec une simple remontée de bretelles ? Dans tout cela, on oublie que la réprimande en question est une vraie sanction, inscrite au dossier de Fabrice Burgaud, une sanction rarissime. Surtout, le texte complet de la décision du CSM est fort long et solidement étayé. Visiblement, les magistrats ont examiné un par un les griefs articulés à l’encontre de leur confrère et ont su faire le tri des reproches fondés et des autres. On peut d’ailleurs noter que certains de ces griefs avaient été abandonnés par la chancellerie elle-même.
Fabrice Burgaud a été sanctionné et c’est fort bien ainsi. Mais tâchons maintenant de ne pas lui ressembler.
Erwan Violin © Acip