Plusieurs jours avant mon treizième anniversaire, fin octobre 1973, j’ai fait un rêve si vivant qu’à mon réveil le matin suivant j’étais convaicu que c’était plus qu’un simple rêve. Comme je l’ai noté dans mon autobiographie Retour à Rome, dans le rêve <
La semaine passée, au soir du 26 décembre, alors que ma femme et moi, profitant des fêtes, visitions de la famille à Las Vegas, j’ai prononcé une brève prière pendant que je roulais, seul, vers la maison de mon frère : <
J’ai commencé à réfléchir sur la fragilité de notre existence mortelle, l’inéluctabilité de la mort, et combien j’étais mal préparé à ce voyage qui attend chaque fils d’Adam sans exception. Alors mon esprit a fait retour vers le premier aperçu de surnaturel m’ayant semblé le plus réel.
Je me suis réveillé le matin du 27 sans souvenir d’aucun rêve, encore moins un où j’aurais rencontré Jésus. Comme il était seulement 7 heures, je me suis préparé pour la messe de 8 heures à la paroisse Sainte Elisabeth Ann Seton, à environ deux miles de l’endroit où ma femme et moi étions logés. Quand je suis arrivé à 7 h 45, les portes étaient toutes verrouillées, quelques personnes gambergeaient, se demandant pourquoi l’entrée du sanctuaire n’était pas accessible à cette heure-là, contrairement à l’habitude des jours de semaine.
L’un d’entre eux, un habitué de la communion quotidienne nommé Tien, me dit que c’était vraiment inhabituel. Je lui expliquai qu’il y avait une messe de 8 heures à la paroisse Saint Joseph, à quelque 5 miles de là, et que je pensais que nous pouvions y être à l’heure à condition de nous mettre en route immédiatement. Tien me répondit qu’il aurait été ravi d’y aller, mais qu’il n’avait pas de voiture et utilisait uniquement les transports en commun. Alors je l’ai invité à se joindre à moi.
Après s’être assis, avant de fermer la portière, il m’a dit : <
Comme la messe commençait, j’ai pris conscience que c’était la Saint Jean, ce qui était très approprié, puisque mon père a rencontré sa future épouse, ma mère, à l’université Saint Jean de Brooklyn, quand ils étaient tous deux étudiants, à la fin des années 50. Parmi leurs professeurs, il y avait Charles Bonaventure Crowley, le légendaire professeur de philosophie, qui, a dit mon père, a un jour affirmé à ses étudiants que les plus grands maux de l’époque étaient le communisme et le protestantisme.
Comme nous nous mettions à genoux après la communion, Tien s’est tourné vers moi et m’a demandé : <
Après la messe, j’ai proposé à Tien de le reconduire au refuge mais il a refusé. Le refuge n’ouvrait pas avant 17 h 30. Alors je l’ai reconduit à la paroisse Sainte Elisabeth Ann Seton. A notre arrivée nous découvrîmes, à notre grande surprise, que la messe habituelle de 8 heures avait été reportée à 9 heures. En quittant ma voiture, Tien me confia avec une exubérance manifeste : <
Retournant où nous étions logés ma femme et moi, je pensais à la prière que j’avais formulée la veille au soir. Au premier abord, elle semblait inexaucée. Je ne m’étais pas réveillé ce matin-là avec le souvenir d’avoir rencontré Jésus dans mes rêves. Comme cette pensée me traversait l’esprit, accompagnée d’une pointe de déception, une autre pensée la suivit, à laquelle je ne m’attendais pas : <
Ma prière avait été exaucée. J’avais vraiment rencontré Jésus après tout.
Francis J. Beckwith est professeur de philosophie et d’ecclésiologie à l’université Baylor.
Illustration : Le Christ sous l’aspect d’un mendiant présentant le verset 25:40 de l’évangile de Matthieu (Cameron John Robbins).
http://www.thecatholicthing.org/columns/2014/the-day-i-met-jesus.html