Le grand Paris - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Le grand Paris

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Le Grand Paris : une cause nationale ?

Par Joël Broquet

Le 30 juillet 1999, le Premier Ministre de l’époque, Lionel Jospin, déclarait « Depuis plus de 30 ans, l’Etat a engagé, soutenu et conduit l’aménagement des villes nouvelles françaises. Ce mouvement sans précédent par son ampleur … Les villes nouvelles ont été exemplaires a plus d’un titre … ». Et pourtant cette politique qui a permis bien des innovations dans des domaines comme le logement ou les transports a échoué dans une de ses principales ambitions : créer des contrepoids à Paris. Les villes nouvelles de la région parisienne ont, en fait, contribué à donner une architecture à la conurbation qui, de fait, constitue déjà un grand Paris.

Et depuis quarante ans d’autres impératifs se sont manifestés comme par exemple cette volonté de situer la place de paris comme métropole européenne. Souvenons nous de la campagne de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris visant à faire de Paris la « capitale économique de l’Europe » d’où s’induisait forcément une concentration des moyens au profit de Paris. Une autre spécificité de Paris résidait bien entendu dans l’importance de sa banlieue.

Après quarante ans l’heure était moins à un bilan ressassé qu’à une réorientation stratégique. C’est l’exercice auquel se risque le Président de la République en donnant à Christian Blanc secrétaire d’Etat chargé du développement de la région-capitale une perspective globale qui fait « exploser » le carcan de l’ex « ceinture rouge », prend en compte le positionnement européen et en s’ouvrant jusqu’à la mer donne à Paris une autre dimension mondiale. Cette vision emporte également la volonté de briser la fatalité des banlieues ««Il faut voir grand. Il n’y a pas de fatalité de la métropole invivable » a déclaré le Président de la République en présentant le projet. Architecture, transport, logement, constitue les axes d’un projet qui devrait s’achever en 2022 au plus tard

On retiendra de ce projet qu’il fera du Havre l’avant port de Paris associant la ville de Rouen à son élaboration. Le canal Seine Nord reliera le Grand Paris aux réseaux de canaux du Nord et de Wallonie. Serait également réglé la question de l’emplacement de la Cité judiciaires qui s’installerait dans le XVIIème arrondissement de Paris. Mais bien entendu on attendait surtout les propositions concernant le logement et les transports. Ainsi sont prévus la création de 70000 logements par an (ce qui doublerait le rythme actuel) en élevant le coefficient d’occupation des sols. Pour Nicolas Sarkozy ««Le problème n’est pas le foncier, c’est la réglementation, … il faut déréglementer »

Pour les transports la grande affaire, au-delà de l’optimisation de l’existant réside dans un projet déjà ,baptisé grand huit qui pour 21 milliards d’Euro reliera en boucle les grands pôles(d’activité de ce qui fut la Grande couronne (Roissy, Orly, La Défense, Saclay, Massy, Clichy-Montfermeil). Le prolongement de la ligne 14 est acquis et la priorité sera donnée au pilotage automatique.. , ce qui mettra un terme au débat sur le service minimum. On évoque également une tarification unique pour les réseaux RATP/SNCF.

Pour ce qui est du financement il semble que le Partenariat Public Privé sera écarté en raison de l’ampleur des besoins financiers (35 milliards d’euros). Sur ce point comme sur bien d’autres Christian Blanc semble en accord avec Jean-Paul Huchon le Président socialiste de la région Ile-de-France.

A l’échelle de l’Europe, à l’échelle des grandes agglomérations du monde, il semble que le grand Paris sarkozien fasse peu de cas des impératifs de la décentralisation. Ce dont on peut se désoler. Concilier impératifs de la décentralisation et « choix d’Etat » est une vertu capétienne. On s’interroge sur les capacités du gouvernement à l’assumer.