Le général Salan dans le piège indochinois. - France Catholique
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Le général Salan dans le piège indochinois.

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Jacques Valette. Le général Salan dans le piège indochinois.

Esprit du livre , 2009, 134 pages, 16 €

Le professeur Valette révèle ici les négociations difficiles, méconnues des historiens, dans lesquelles fut engagé le général Salan en 1946. Les archives secrètes de Salan permettent d’en fixer la chronologie.

Ces négociations se situent dans la suite du coup de force japonais du 9 mars 1945, et de la décision prise à Potsdam de partager l’Indochine en deux zones, en vue de gérer la capitulation japonaise. Alors que le général de Gaulle prescrit à nos troupes de rétablir la souveraineté française, une armée chinoise de 150.000 hommes vit sur le pays au nord du 16ème parallèle, et feint d’ignorer les directives de retrait de son gouvernement. Le 28 août Ho Chi Minh a créé un gouvernement communiste, puis un gouvernement d’union, dont il éliminera en mars 1946 les autres partis nationalistes.

Nommé Commandant du Nord et des troupes de Chine, Salan se rend du 7 janvier au 8 février à Chongqing, siège du gouvernement chinois, remet en ordre les 4.500 hommes réfugiés au Yunnnan et obtient leur retour au pays thai, avec le soutien de la famille Déo.

Le 8 février il est reçu à Hanoi par Ho Chi Minh, qui se déclare ami de la France ; il négocie avec les Chinois le débarquement des forces de Leclerc, et le réarmement des 4.500 militaires retenus dans la citadelle d’Hanoi. Cependant les Chinois de Haiphong attaquent le 6 mars au matin les bateaux de débarquement. Le soir même, Salan assiste aux côtés de Sainteny à la signature par Ho Chi Minh, de l’accord qui reconnaît son Etat libre dans la Fédération indochinoise et l’Union française, comportant l’intégration d’une armée de 10.000 vietnamiens.

Du 17 avril au 12 mai, Salan conduit les négociations militaires de Dalat, et s’efforce de convaincre Giap de la solution proposée par Juin puis par Leclerc, comportant le retrait du Tonkin en 5 ans, et le maintien de réserves territoriales visant à protéger les thai et les méos. Mais Giap bloque les discussions sur la question de Cochinchine ; dans le même temps, il porte son armée à 28.000 hommes et développe la guérilla dans le Sud.

Après avoir accompagné Ho chi Minh dans son voyage en France, Salan préside la Commission militaire à la conférence de Fontainebleau, du 6 juillet au 14 septembre. Le désaccord est total sur l’assistance militaire ; l’idée d’armée fédérale est abandonnée, et Salan semble regretter que des concessions n’aient pas permis de rallier les minorités non vietnamiennes.

Maurice Faivre