Le Gender, à nouveau - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Le Gender, à nouveau

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Il me faut revenir aujourd’hui sur la théorie du Gender, puisqu’en dépit de toutes les protestations, notamment du monde catholique, nul frémissement ne nous est encore perceptible du côté de la rue de Grenelle. Je rappelle en deux mots qu’à la suite d’une circulaire des services de M. Luc Chatel, ministre de l’Éducation Nationale, les manuels de Sciences de la Vie en classe de première ont intégré une théorie élaborée aux Etats-Unis. Celle-ci entend donner une interprétation nouvelle de la sexualité, en déniant qu’elle soit structurée par la bipolarité Masculin-Féminin. Le fond de l’affaire consiste dans une légitimation de l’homosexualité, présentée comme une tendance et un choix équivalents à la relation conjugale homme-femme. Tout cela est dans la logique d’un travail intense de lobbying, qui entend s’imposer auprès du public adolescent. Les directeurs d’école ont reçu, ces derniers temps, des affiches tout à fait intrusives, à exposer dans leurs établissements. Ces affiches renvoient les élèves à un numéro de téléphone pour qu’ils puissent identifier leur type de sexualité, hétéro, homo ou autre…

J’ai déjà dit le caractère scandaleux du fait de faire passer pour scientifique, dans un manuel de SVT, ce qui relève d’une problématique purement idéologique. J’ajoute que la théorie du Gender est aujourd’hui contestée, quand elle n’est pas purement désavouée par ses principaux concepteurs. Judith Butler, qui fut la première à spéculer à partir de l’indétermination sexuelle, de ce qu’elle appelait « un trouble dans le genre », c’est à dire le caractère prétendument arbitraire de l’identité sexuelle, ne se reconnaît plus dans ses premiers ouvrages. Elle reconnaît qu’elle a sous-estimé l’importance du corps sexué alors qu’elle surestimait le caractère performatif de la parole, censée par son pouvoir imposer une signification à partir d’un objet soit disant neutre. La fonction symbolisante de la parole n’est rien, si cette parole n’est pas prononcée par un être sexué. C’est là tout un débat philosophique, mais dont les élèves de première ignoreront tout. C’est proprement inacceptable, d’autant que, même en France les proches de Judith Butler récusent ce qu’on veut enseigner à nos enfants comme vérité scientifique.

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Chronique du 20 juin sur Radio Notre-Dame