Pour avoir longtemps persévéré dans son mensonge public sur les comptes bancaires qu’il a détenus en Suisse et ailleurs, l’ex-ministre du Budget de l’Etat-PS Jérôme Cahuzac provoque la gêne et donc la colère de ses amis socialistes. Cette affaire déstabilise et irrite ses « patrons » politiques, le président Hollande et le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, dont l’autorité paraît ébranlée par cette trahison d’un Tartuffe qui se campait en adversaire résolu de… l’évasion fiscale. Et leur équipe ministérielle sort singulièrement affaiblie de cet incroyable faux pas d’un de ses rares éléments compétents.
En outre, cela traduit et provoque une double « crise de foi » pour le pouvoir socialiste : M. Cahuzac était-il si peu persuadé des bienfaits de la politique de son propre gouvernement qu’il ait éprouvé le besoin de mettre ses propres économies à l’abri de ses effets ? La France dirigée par son clan lui semblait-elle un enfer fiscal ? Et, en aval de cette affaire, ses petits camarades peuvent désormais douter de la sincérité idéologique d’un « social-traître » qui préfère les paradis capitalistes étrangers à cette bonne vieille France jacobine héritière des sans-culottes et du Front populaire. Mais ils peuvent désormais être tentés d’en faire le bouc émissaire de tous les dérapages passés et présents ou… qui sait, futurs… d’une « République irréprochable ».
Pour aller plus loin :
- La spirale du mensonge ne s’arrête pas à Jérôme Cahuzac
- Crise de foi, et non crise de pratique
- Faux pas, « Gilets jaunes » et colère noire
- Affaire Ulrich KOCH contre Allemagne : la Cour franchit une nouvelle étape dans la création d’un droit individuel au suicide assisté.
- Le cardinal Wuerl a mal interprété la crise ; il ne faut pas que le Pape fasse de même