La procédure gouvernementale et législative est donc en route. Tous les responsables l’ont confirmé : François Hollande, Jean-Marc Ayrault, Christiane Taubira. L’ouverture du mariage aux couples du même sexe sera inscrite dans la loi, au cours de l’année prochaine. On ne voit pas ce qui pourrait s’opposer d’ici là à une des promesses de la campagne présidentielle. Il y a une majorité à l’Assemblée nationale et sans doute au Sénat, qui approuvera cette modification notable de notre droit fondamental. Et cela en vertu du principe républicain de l’égalité ! Il y aurait beaucoup à dire à son propos, aussi bien philosophiquement que politiquement. Affirmer que les hommes sont égaux entre eux satisfait sans aucun doute à une exigence de justice et peut se rapporter à une commune identité spirituelle. Il n’est pas avéré pour autant que ce soit le mot le plus approprié pour rendre compte de la profondeur du mystère humain et de la complexité de la vie sociale.
Quand on fait appel à un tel concept pour l’appliquer au mariage, il y a risque de méconnaissance du domaine en cause. L’union qui caractérise le couple humain fait appel à une réalité qui transcende les intérêts des individus et qui concerne d’abord l’accueil des enfants. Ce sont, depuis toujours, les enfants qui donnent sens à l’engagement conjugal. En aucun cas, ceux-ci ne peuvent être instrumentalisés. Il n’y a pas de droit des individus à l’enfant. C’est la famille qui, les ayant accueillis comme un don gratuit, se met à leur service. Et la notion d’égalité ne peut alors que se rapporter strictement à leurs droits inaliénables, dont le premier consiste à avoir un père et une mère. C’est la constitution même de l’humanité qui le veut. Il y aurait une injustice caractérisée à priver un enfant de cette condition même de la vie, pour satisfaire aux désirs particuliers des individus. Instituer l’amour ne peut se faire en dehors des règles élémentaires de l’humanisation, et celles-ci sont en dépendance totale de la dualité des sexes. C’est bien pourquoi instituer le mariage homosexuel, c’est consacrer la pire des injustices. Celle qui prive l’enfant de l’égalité qui permet à chacun de grandir entre un père et une mère.
