Le monde entier a suivi dans l’angoisse la tentative de sauvetage du petit Rayan, cet enfant marocain de 5 ans, tombé accidentellement dans un puits asséché d’un village au nord du pays. Depuis mardi, jour de la chute, une véritable course contre la montre s’était engagée pour retrouver l’enfant, car il n’était pas possible d’accéder directement au fond du puits où il se trouvait. Malheureusement, en dépit des efforts considérables et des prouesses techniques accomplies, le corps de Rayan a été retrouvé sans vie.
Peut-on tirer une parabole d’un tel événement ? Sans doute, car la vie d’un enfant justifie toutes les mobilisations. Et s’il existe bien d’autres drames hélas en ce monde, celui-là est d’une nature particulière, car la fragilité d’un enfant ne peut qu’engendrer sentiments de compassions, toutes les familles étant touchées par le malheur qui risque de tomber sur leur propre petit.
Par ailleurs, la chute de Rayan m’a fait revivre au moins deux événements auxquels j’avais assisté dans ma jeunesse. L’un et l’autre s’étaient produits dans le village burkinabé, où je résidais en tant qu’instituteur. Le premier avait eu lieu en fin d’après-midi, alors que je me reposais d’une journée de classe. Dans la cour où je me trouvais, je vis arriver un enfant qui, inexplicablement, se jeta dans le puits profond qui était creusé au milieu. Affolé, j’appelais aussitôt à l’aide. Et par chance, on put ramener le garçon à la surface en lui jetant une corde.
Mais l’autre événement s’était terminé en drame. Avec les Pères de la Mission, nous n’avions pu qu’assister impuissants à une vaine tentative de sauvetage, comme Rayan. L’enfant était mort, mais noyé. Le village entier était rassemblé et j’étais entouré de mes élèves en larmes. Les puits si nécessaires à la vie étaient devenus un vrai cauchemar. Puisse l’exemple de Rayan inviter à la prudence les enfants qu’il faut vraiment avertir du danger !
