La Justice française enquête ces jours-ci sur 200 individus de citoyenneté française suspectés d’avoir combattu en Syrie aux côtés d’organisations terroristes islamiques, dans le cadre du Djihad. A la date d’hier, 55 procédures judiciaires ont été lancées contre ces individus. Parmi elles, 29 informations judiciaires, enquêtes confiées à un juge d’instruction précédant un jugement, concernent 44 individus dont 26 sont placés en détention provisoire, les dix-huit autres ayant été mis sous contrôle judiciaire. Les enquêteurs veulent établir si ces détenteurs de la citoyenneté française sont allés rejoindre les rangs des groupes islamistes armés opérant sur le sol syrien comme le Front Al-Nosra ou l’Etat islamique en Irak et au Levant (EEIL), pépinière de terroristes susceptibles d’entraîner des tueurs agissant à titre individuel comme Mehdi Nemmouche il y a quelques jours au musée juif de Bruxelles.
A l’heure où le monde célèbre en fanfare – et à juste titre – le 70ème anniversaire du débarquement libérateur du 6 juin 1944 en Normandie, d’autres conflits, ouverts ou larvés, se déroulent jusque sur le sol européen. Le plus insidieux est sans doute celui du terrorisme islamiste. Il serait très fâcheux et même dangereux d’oublier un seul instant de tels défis en s’absorbant trop dans des commémorations répétées qui, si justifiées soient-elles, ne doivent pas sécréter le phénomène pervers du courage verbal déphasé de peuples enfermés dans leur passé.
On accusait autrefois, à tort ou à raison, l’armée française d’être toujours en retard d’une guerre… Aujourd’hui, ce décalage funeste semble menacer tout un monde politico-médiatique français, qui semble toujours vivre à l’heure d’Adolf Hitler, dans une étrange « pensée unique » qui ne sait désigner collectivement qu’un seul ennemi devenu fantomatique. Ce microcosme censé être une « élite » dirigeante ou influente se montre gravement défaillant, quand il ne jette qu’un regard distrait, lâche ou paresseux sur les menaces actuelles dans leurs nouvelles formes. En particulier la menace d’un Islam radical qui tue aveuglément des innocents, en se cachant derrière l’anonymat du terrorisme, après avoir épaulé puis relayé le communisme pour culpabiliser l’Occident à outrance.
Denis LENSEL