Le colloque qui s’est tenu cette semaine à Rome à propos de la pédophilie dans l’Église constitue une étape importante sur le chemin que Benoît XVI a voulu tracer afin d’enrayer le fléau. Il est vrai que ce sont les médias qui se sont d’abord emparés du sujet, en le traitant à leur façon qui était loin d’être équitable et de correspondre à la déontologie de l’information. Le scandale n’en était pas moins réel. L’Église a pu en prendre la mesure, en accueillant la plainte des victimes, en s’accordant avec les exigences de la justice civile et en prenant des décisions en faveur de la prévention du mal dans le clergé. Le phénomène est aujourd’hui repéré et la hiérarchie s’applique à le conjurer sans faiblesse. Les prêtres qui se sont rendus coupables de cette transgression sont aujourd’hui exclus du ministère, ce qui ne veut pas dire qu’ils sont abandonnés.
La dimension internationale de la crise imposait une réflexion commune des responsables des Églises du monde entier. C’est pourquoi une centaine de représentants des conférences épiscopales se sont réunis à Rome, ainsi que trente supérieurs de congrégations religieuses. Une cinquantaine d’experts, choisis en raison de leur compétence, ont été aussi conviés pour faire entendre l’avis autorisé des cliniciens. Il convient, en effet, de poursuivre l’effort commun qui consiste à prendre en compte toutes les dimensions humaines, psychologiques, sociales, spirituelles de la pédophilie. Ce sont d’abord les victimes qu’il faut aider, en comprenant mieux leurs blessures intimes et leur perte de confiance dans l’institution. Des initiatives ont été prises ici ou là qui devraient être mieux connues pour éclairer des chrétientés qui n’ont pas les moyens dont disposent les États-Unis ou l’Allemagne.
Le défaut des médias a consisté à isoler le cas de l’Église catholique en exonérant ainsi d’autres secteurs de la société, souvent plus touchés par la contagion. Il n’empêche que du fait de sa haute vocation, l’Église a des responsabilités particulières, non seulement à l’égard des siens mais aussi de tous ceux qui, à l’extérieur, ont perdu confiance dans sa légitimité morale. Les conséquences profondes des crimes sexuels contre l’enfance se sont avérées d’une gravité supérieure en raison du caractère sacerdotal des délinquants. Il y a donc un défi considérable à surmonter. Le colloque romain y contribuera, à condition que l’ensemble des chrétiens soit attentif à ses conclusions et à ses recommandations.
http://www.blog-laprocure.com/chroniques-de-nos-libraires/l%E2%80%99eglise-et-la-pedophilie-de-gerard-leclerc/
http://www.gibertjoseph.com/eglise-face-a-la-pedophili-286997.html
http://benoit-et-moi.fr/2010-II/0455009d6b0fa760d/0455009d930fab71d.html
http://www.decitre.fr/livres/L-Eglise-face-a-la-pedophilie.aspx/9782356310705
Pour aller plus loin :
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- EXHORTATION APOSTOLIQUE POST-SYNODALE « AFRICAE MUNUS » DU PAPE BENOÎT XVI
- Discours final du Pape – Sommet sur la protection des mineurs
- SYRIE : ENTRE CONFLITS ARMES ET DIALOGUE INTERNE
- Vladimir Ghika : le contexte politique avant la guerre de 1914-1918