La livraison d’Esprit de ce mois* affiche « le déclin du catholicisme européen ». D’emblée, il me faut dire que je ne pense pas beaucoup de bien de ce dossier, unilatéral, partial, et qui est très loin de correspondre à l’ampleur du sujet proposé. Je veux bien que la question de la contraception et de la sexualité aient eu une importance considérable dans les années soixante, et que la publication de l’encyclique Humane Vitae a produit une rupture par rapport aux mentalités et aux mœurs, déclenchant un éloignement de l’Église de la part de tout un public, et notamment des femmes. Mais même sur ce terrain là, je ne suis pas persuadé qu’un travail de recherche approprié ait vraiment été accompli. Un ami médecin me confiait que pour les femmes la contraception n’était pas seulement la condition d’un « droit au plaisir », mais pour beaucoup une sorte de protection à l’encontre d’une certaine violence masculine. Il est sûr que la rédaction du texte ne correspondait guère à une diffusion pastorale et que peu de responsables étaient à même, dans cette période, d’accomplir l’effort pédagogique nécessaire. Était-il d’ailleurs possible avec une culture chrétienne, certes non négligeable dans le domaine de la conjugalité, mais qui n’avait pas encore intégré l’énorme vague d’une révolution culturelle qui bousculait l’ensemble de la société.
Le cardinal Lustiger avait esquissé cette idée d’une analogie avec la révolution industrielle du dix-neuvième siècle qu’il avait fallu aussi comprendre et maîtriser pour être à même de faire entendre un message chrétien, en tenant compte de l’ampleur des transformations de civilisation. J’admets donc en partie le souci de l’équipe d’Esprit, mais la façon dont le sujet est traité ne me paraît pas assumer l’ampleur anthropologique de la sexualité, avec des omissions assez confondantes. Par exemple, l’opposition de Jean-Paul II à la contraception est rappelée à juste titre, mais rien, absolument rien n’est dit de l’enseignement du même pape en matière d’anthropologie corporelle et sexuelle. Pourtant, c’est inédit dans l’histoire du magistère que cette réflexion approfondie, de longue haleine, qui permet une approche vraiment synthétique de l’amour humain.
Mais cette façon d’aborder les choses semble très éloignée des préoccupations des rédacteurs du dossier. Est-ce leur faire un mauvais procès que de leur reprocher une sorte de scientisme philosophique, qui accorde à la technique la faculté de tout permettre, dès lors qu’elle en a les moyens ? J’ai entendu plus d’une fois dans le passé que Paul VI était coupable d’une erreur analogue à celle de l’affaire Galilée, parce qu’en refusant le progrès de la science, dans le domaine contraceptif, il s’était affirmé obscurantiste. L’argument m’ a toujours surpris et même amusé. Et pourtant elle tourne… La terre ! Et pourtant, la contraception empêche la fécondation. Belle évidence, que Jean-Baptiste Montini n’a évidemment jamais récusée. Alors ? Lui refuserait-on le droit de poser la question de la fin et des moyens, et de l’appréciation des techniques dans l’espace de la moralité ? Lorsque Catherine Grémion s’indigne qu’Humane Vitae pose un interdit total face au progrès de la science dans le domaine de la prévention des naissances, je m’interroge. La science permet aussi d’étonnants progrès dans la façon de donner la mort. Les partisans de l’euthanasie peuvent s’en féliciter, on peut avoir un autre avis, en tenant compte de paramètres qui dépassent les considérations techniques.
L’intéressée me répondra sans doute qu’elle insiste beaucoup dans son article sur « la primauté de la conscience » et que c’est bien la preuve qu’elle ne se laisse pas circonvenir par les sirènes de l’omnipotence techno-scientifique. Je n’en suis pas si sûr que cela, parce que ce genre de primauté peut être allégué dans un sens subjectiviste qui joue en faveur d’un assujettissement à n’importe quoi, pourvu que ce soit « mon choix ». Ce choix fut-il ici l’acquiescement à l’arraisonnement de la technique. Les prétentions faustiennes à la toute puissance justifient aussi la primauté de la conscience subjectiviste. Je sais bien que toute une dialectique se déploie pour délégitimer le magistère de sa compétence éthique, son autorité étant ramenée à une odieuse prétention à s’instaurer « seul juge du permis et du défendu ». La discussion risque alors de tourner court, les arguments sont assénés avec la volonté de « tuer l’infâme ». D’ailleurs, sous prétexte de pleurer sur les prétentions insupportables du Vatican on s’associe à des campagnes de dénigrement systématique, où l’on décharge l’expression de son ressentiment. Je suis un peu dur, parce que j’en ai assez de ce genre d’offensive où l’on croit manifester son indépendance d’esprit, mais où on ne fait que rejoindre ceux que Philippe Muray appelait « les mutins de Panurge ».
J’ai parlé d’oubli significatif, j’en relève un autre de taille dans l’article de Catherine Grémion, lorsque débordant de son réquisitoire sur Humane Vitae, elle s’en prend à Donum Vitae, ce document signé Ratzinger en 1987. Elle adopte le point de vue de René Frydman qui s’insurgeait contre le refus de la procréation assistée, en se réclamant de l’avis du théologien moraliste Xavier Thévenot. J’admets, évidemment qu’on ait pu avoir des opinions opposées sur un sujet aussi délicat, notamment à propos de ce qu’on appelle la fivette homologue. Mon souvenir précis de cette époque m’évoque des avis favorables de la part de gens que j’estimais beaucoup. Mais pourquoi ne rien dire de la position de Jacques Testard, qui, à l’époque, s’oppose à son confrère Frydman en posant des questions gravissimes sur le pouvoir biopolitique ? Aucun intérêt de la part de Catherine Grémion ? Je ne dis pas d’Esprit, car la collection de la revue permettrait de constater que l’inquiétude sur ces sujets sensibles s’y est manifesté. Tout de même, il s’agit là d’un débat de portée considérable, qui s’ordonne autour des dérives eugénistes, de l’instrumentalisation du génome, et plus généralement des inquiétudes manifestées par un Michel Foucault face à l’expansion du pouvoir étatique dans le champ de la biologie. Nous débordons donc largement le point de vue ecclésial pour rejoindre l’interrogation portée par des penseurs comme Jürgen Habermas. Mais de cela, le dossier d’Esprit ne nous dit rien et ne semble se préoccuper que d’alimenter en arguments l’hallali contre Benoît XVI.
Le problème de fond, c’est quand même l’instrumentalisation du corps humain par la technique avec ses prolongements qui concernent l’inflation biopolitique. Paradoxalement, je me retrouverais ici d’accord avec François Cusset, pourtant aux antipodes de mes convictions essentielles, parce que, sur ce terrain, ses intuitions tombent juste : « Tel est le paradoxe de la biopolitique des années 1980 : ces trois vecteurs majeurs de la construction de soi qu’ont toujours été la santé (et le souci qu’on en prend), le sport (en tant qu’éthique du corps) et la sexualité (comme mode principal de subjectivation) se trouvent à ce point encouragés, stimulés, surveillés par les dispositifs nouveaux qu’ils figurent bientôt trois formes d’assujettissement inédites, les trois sites d’une expropriation du corps. Les normes nouvelles que véhiculent les médias et les experts spolient peu à peu chaque Français du rapport singulier qu’il pouvait entretenir à sa santé, au sport ou à la sexualité. Ceux-ci sont devenus les trois voies complémentaires d’une optimisation obligatoire des corps, pour laquelle le quidam est bien mal qualifié. Il dépendra donc des nouveaux savoirs de l’épanouissement et des techniques partout vantées de prévention de la maladie, de la sculpture sportive de son corps et de la sexualité « sans tabou ». Forcés de s’en remettre aux médecins, aux entraineurs et aux sexologues, qui savent mieux qu’eux ce qui leur sera bénéfique, les Français de la décennie 1980 sont un peu dépossédés de leur corps. » (François Cusset, La décennie. Le grand cauchemar des années 1980. la Découverte. 2006)
Je crois juste cette analyse là, indépendamment des autres thèses de fond de François Cusset. Et je l’intègre ou la récupère, à l’égide de Bernanos adversaire de la société technique. Peu m’importe les dénis de la doctrine d’Humane Vitae et de Donum Vitae. Qu’on le veuille ou pas, elle s’oppose à l’instrumentalisation des corps et au projet d’une médecine généralisée, qui ne se contentant plus de sa fonction thérapeutique, prétend installer son ordre technicien. Et je réitère ma position depuis 1968 -qui était celle de Clavel. Le coup de boutoir de Paul VI a pu faire mal à beaucoup de monde, mais il avait une vertu prophétique indéniable. La mentalité contraceptive est un poison qui a de quoi plomber une société pour longtemps. J’ai toujours eu le sentiment qu’elle inscrit au fond des consciences le déni de la vie, qu’elle aboutit à dissocier l’acte d’amour de l’amour lui-même et contribue à toutes les pathologies contemporaines du désir. J’attends depuis quarante ans que les avocats de l’émancipation contraceptive m’expliquent en quoi leurs solutions magiques ont contribué à la maturité affective, à la résistance à l’effritement familial et à la dépression collective.
J’admets tout à fait que dans ce domaine rien ne soit facile. Il faut un immense investissement anthropologique pour répondre aux difficultés d’aimer, d’instituer l’amour et la continuité généalogique dans le monde tel qu’il va. Mais cet investissement, je le trouve beaucoup plus dans les groupes qui adhèrent à l’enseignement de Jean-Paul II que du côté des suivistes de l’évolution obligatoire des mœurs et qui sont saisis d’effroi par la perspective de ce que Mme Hervieu-Léger appelle « l’exculturation ». J’attends d’ailleurs encore qu’on m’explique à quelle époque le christianisme a échappé à une telle exculturation, par rapport aux mentalités, aux mœurs, aux modèles des cultures qu’il côtoyait. Même en période de chrétienté, la séparation d’avec « le monde », au sens johannique, a constitué un impératif de vitalité selon l’Évangile. Les mœurs féodales n’étaient pas nécessairement en accord avec la conception du mariage chrétien, et il s’agissait de s’en exculturer pour se libérer des sortilèges du paganisme. Bien sûr, cette exculturation, selon moi nécessaire, n’implique jamais de sortir du corps social, « l’extranéisation » serait la porte d’entrée à l’utopie d’un monde idéal. De ce point de vue, on n’en revient toujours à la fameuse lettre à Diognéte : « Les chrétiens ne se distinguent des autres hommes ni par le pays, ni par le langage, ni par les coutumes. Car ils n’habitent pas des villes qui leur soient propres, ils n’emploient pas quelque dialecte extraordinaire, leur genre de vie n’a rien de singulier etc… » L’auteur n’en précise pas moins : « Ils sont dans la chair, mais ils ne vivent pas selon la chair. Ils passent leur vie sur terre, mais ils sont citoyens du ciel. » Ainsi y a-t-il combat contre le monde à l’intérieur du monde. Et la position des chrétiens est souvent critique. Il n’a jamais été facile de vivre en situation d’exculturation. C’est la loi même de la vie chrétienne.
Je m’aperçois qu’à vouloir procéder à l’examen critique de ce dossier d’Esprit, je risque de ne pouvoir m’arrêter, tant le sujet est extensible et conduirait à rédiger tout un essai sur le présent et le devenir du christianisme. Chaque paragraphe suscite, de ma part, objections, dénégations, rectifications. Je ne m’y perdrais pas, cette fois. Préférant traverser à grande vitesse un territoire immense, j’ajouterai quelques remarques, qui, je l’espère, ne seront pas seulement polémique.
Tout d’abord, ce dossier est fortement marqué par la sensibilité, le passé et même la souffrance de ses auteurs. Ce n’est pas le dévaluer que de le qualifier ainsi, parce que, dépassionné, il aurait été terne. Au moins dispose-t-il ainsi d’une chair à vif, qui saigne et qui, parfois, crie. Les auteurs s’estiment sûrs de leurs informations, de leur culture et surtout de leur appartenance à ce qui fait depuis toujours l’objet de leurs tourments, de leurs espoirs trompés, de leur prophétisme contrarié. Ainsi sont-ils, pour l’essentiel, dans une posture d’accusateur, souvent véhéments, parfois vindicatifs. Je me permettrais à ce propos de me montrer provocateur. Jamais, il n’ont le sentiment qu’ils pourraient bien être une bonne partie du problème qu’ils s’efforcent de résoudre. Tout de même, n’ont-ils pas été -sinon, ils en sont bel et bien les héritiers- de cette dynamique dite conciliaire qui, dans les années soixante, s’appropriait l’Esprit de Pentecôte, en donnant l’impression qu’ils feraient mieux que tout casser, quasiment renouveler la face de la terre ? Ils avaient tout pour eux, l’estime énamourée des médias pour l’avant garde, l’essentiel de la presse catholique, les mouvements militants, l’enthousiasme des grandes aventures, la supériorité intellectuelle écrasant la misérable arrière-garde des vieux cardinaux de curie et des réactionnaires condamnés par l’histoire. Qu’ont-ils fait de le leur éclatante victoire ?
Ils rétorqueront peut-être qu’ils en ont été dépossédés par une autorité romaine qui s’est mise en travers de leur dynamique, en sabotant systématiquement « les avancées » de la Réforme et en jetant un interdit moral criminel sur la révolution des mœurs de 68. D’ailleurs, n’est-ce pas le morceau de choix du dossier ? Quarante-deux ans après sa publication, l’encyclique Humane Vitae ne demeure-t-elle pas l’objet tenace et définitif de leur ressentiment ? Ils signalent même qu’il y aurait quelque objectivité dans leur amertume, parce que c’est ce texte fatal qui aurait entrainé la désaffection des fidèles après que le concile ait commencé à attirer un public nouveau dans les Églises. Admettons ! Mais n’est-on pas en droit de s’interroger sur leur propre débandade ? Il aurait donc suffi d’un seul interdit pour provoquer la dispersion générale ? Éparpiller la masse des enthousiastes d’hier se retirant amers et déçus ? Pardon, c’est un peu violent à admettre. Faut-il alors soupçonner que tous ces gens si sûrs apparemment de ce qui les propulsait vers l’en avant n’étaient pas si solides que cela ? Y aurait-il eu quelques faiblesses propres brusquement à les désarmer, à les faire douter, à les désarçonner, à les faire fuir ? Je me permettrais donc de parodier Emmanuel Mounier -ce n’est pas incongru dans une controverse avec Esprit : « Était-ce là l’avant-garde de Daniel marchant contre la bête ? »
Non, hélas, l’avant-garde s’est révélée être cette extrême arrière-garde que Bernanos fustigeait dans les années d’après-guerre. Sa débandade éperdue ou sa dispersion furtive ne s’expliquent pas seulement par incompatibilité pilulaire. Elles sont à mettre en rapport avec une dissolution intellectuelle qui émousse les convictions et fait glisser les militants d’hier dans la ouate lipovetskienne de l’ère du vide, du narcissisme erratique ou de l’accomplissement de soi livré à tous les possibles et à toutes les hypothèses. Un tel phénomène massif ne s’explique évidemment pas par une « maléfique » encyclique datée de 1968 ; il la précède, l’accompagne dans le mouvement de ce que François Ricard a appelé « la génération lyrique », celle qui a cru disposer des formules magiques pour « changer la vie » en enterrant le vieux monde. Des sociologues sérieux ont établi qu’une rupture métaphysique s’était produite dans la décennie soixante, certains précisent même à partir de 1964. Si une mutation s’est opérée dans « la civilisation des mœurs », c’est en raison d’un décrochage général par rapport à ce qu’on appelle « les croyances » ou encore les « attitudes devant la vie ».
Les quelques « survivants » qui continuent à brandir leur chagrin contraceptif sont très loin du compte. Et leurs pauvres bannières contestataires battent au vent plutôt lugubrement. Je ne dis pas que leur obsession est négligeable, mais elle s’insère dans un contexte plus général qu’il faut prendre en compte. Je ne sais pas très bien pourquoi en réfléchissant à tout cela, le nom de Denys Arcand s’est imposé à moi. N’étant pas particulièrement cinéphile, manquant de culture dans ce domaine, je ne trouve pas spontanément mes références dans le cinéma. Mais il me semble que pour évoquer, avec l’ampleur nécessaire, un phénomène de société, le recours à une œuvre d’imagination n’est pas superflu. Faute de roman symphonique que Sollers aurait peut-être pu mener à bien à partir de Femmes, le Denys Arcand du Déclin de l’Empire américain et des Invasions barbares pourrait aider à évaluer l’ampleur d’une révolution et de la désillusion qui l’a suivie. Un article de Jean-Philippe Trottier sur les Invasions me semble résumer le film et son esprit : « Une génération est en déclin, elle a eu tout, la sécurité d’emploi, la libération sexuelle, l’accès à la grande culture, l’affranchissement face au pouvoir de l’Église, l’argent, les soins de santé. Elle a changé de combats comme on change de chemise : tiers-mondiste, elle est devenue communiste, anti-colonialiste, maoïste, féministe, indépendantiste, relativiste et ajoute l’ami homosexuel revenu de sa planque à Rome, crétiniste. » C’est la génération lyrique selon François Ricard, à laquelle s’oppose une nouvelle génération qui est entrée dans le moule capitaliste, et a jeté aux orties tous les idéaux des parents. « Une génération vieillissante, inconséquente et pontifiante dresse un bilan assez sombre face à une autre désabusée, blessée, et qui semble ne rechercher que la stabilité financière, affective ou hallucinogène. » Pas drôle du tout, on le voit ! Mais extrêmement intéressant.
En prenant quelque distance avec les événements, comme le fait Denys Arcand, il est possible de se dégager de la pression de l’immédiat, de la passion des engagements, pour prendre une vue panoramique de la période. C’est ce que je ne trouve pas dans le dossier d’Esprit, en dépit des analyses, des témoignages et des révoltes qu’il rassemble. L’affaire de la contraception ne constitue qu’un volet d’un ensemble qu’il faudrait envisager dans sa globalité complexe. En se mettant au travers de la révolution des mœurs, dont se moquait cruellement, par ailleurs, Jacques Lacan, le magistère romain faisait beaucoup plus que manipuler les interdits, il interrogeait une mutation de civilisation, en bousculant de front la mentalité du moment. Il est beaucoup plus intéressant de réfléchir à la portée de cet affrontement que de s’indigner d’un prétendu refus du progrès scientifique. Se mettre en quête des conséquences des mutations anthropologiques qui ont résulté des modifications de comportement notamment sexuels, me paraît infiniment plus pertinent que de se fixer exclusivement sur un problème, d’autant que la signification de la contraception n’est jamais envisagée pour elle-même. Un sage contrôle des naissances suppose un sens des responsabilités qui fait éclater l’assujettissement à la technique, une technique qui n’est jamais neutre et qui, dans ce cas précis soumet le corps de la femme à un blocage de ses fonctions nullement anodin. Il m’est arrivé plusieurs fois de citer à ce sujet Jean Baudrillard qui avait tout compris, mieux que quiconque, en énonçant que « la sexualité sans reproduction ouvre sur la reproduction sans sexualité ». En d’autres termes, il y a bel et bien désintégration anthropolgique, qui concerne aussi bien le corps féminin que l’échange amoureux et le sens de la procréation. C’est l’amour lui-même qui éclate en morceaux.
* pages du journal de Gérard Leclerc rédigées le 12 février 2010, mais tapées seulement le 23 mai 2010…
Pour aller plus loin :
- Cinq paradoxes de la révolution sexuelle, 1ère partie
- INTRUSION DE LA THEORIE DU GENRE A L’ECOLE ET DANS LA SOCIETE
- Le synode de 2015 va-t-il enterrer l’enseignement de l’Eglise sur la contraception ?
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- Famille et société