Le Corps du Christ - France Catholique
Edit Template
Le trésor des psaumes
Edit Template

Le Corps du Christ

Copier le lien

En cette fête du Saint Sacrement (2 juin 2013), il est bon de se rappeler les mots de Saint Thomas d’Aquin :

« Dieu tout-puissant et éternel, voici que je viens au sacrement du Fils unique que tu as engendré, Notre Seigneur Jésus-Christ. Malade, je viens au médecin de la vie, impur, je viens à la fontaine de la miséricorde, aveugle, à la Lumière de l’éternelle splendeur, pauvre et nécessiteux, au Seigneur du ciel et de la terre. Par conséquent je T’en prie, dans Ton infinie miséricorde et générosité, guéris ma faiblesse, lave ma souillure, donne la lumière à mon aveuglement, enrichis ma pauvreté, habille ma nudité. Puissé-je alors recevoir le Pain des Anges, le Roi des Rois, le Seigneur des Seigneurs, avec un tel respect, une telle humilité, une telle contrition, une telle pureté, une telle foi, une telle résolution que cela aide au salut de mon âme. »

C’est l’humble attitude que nous devrions avoir à la fois pour franchir le seuil d’une église (parce qu’elle abrite le Saint Sacrement) et pour approcher de la Sainte Table lors de la communion.

La raison de notre humilité est que le Seigneur ressuscité et glorifié est présent ici dans le Pain des Anges. L’Eucharistie n’est pas un symbole artificiel pour une réalité absente, un simple rappel d’un passé révolu.
En vérité, comme Saint Thomas l’évoquait dans sa prière après la communion : « Je Te remercie Seigneur, Père tout-puissant, Dieu éternel, d’avoir eu la bienveillance de me nourrir, moi un pécheur et un serviteur indigne, non en raison de mes mérites, mais par un effet de Ta grande miséricorde, des précieux Corps et Sang de Ton Fils, Notre Seigneur Jésus-Christ. » La Sainte Eucharistie est le Corps et le sang du Fils de Dieu. C’est la seule chose digne de vénération qui est offerte à Dieu, justement pour cette raison.

Combien différent serait le comportement dans les églises si nous prenions la Présence Réelle au sérieux. Au lieu d’essayer de faire de nos églises des sortes de cinémas ou des lieux de réunion séculiers — ou pire — de copier les autres religions, peut-être que nous en ferions les maisons du Saint Sacrement, les oasis qui garantissent la présence du Christ dans un monde profane.

La célébration de l’Eucharistie n’est pas un moment de bien-être fermé, réservé à notre paroisse ou même notre famille. La prière eucharistique n°1 le dit très clairement : « Par les mains de tes saints anges, que cette offrande soit portée sur ton autel en présence de ta divine majesté pour que nous puissions recevoir la communion à cet autel… et que nous soyons comblés de toutes grâces et bénédictions. » Nous nous joignons à la liturgie du Ciel qui répand ses grâces sur la terre.

Nous devons être personnellement unis au Christ pour préserver notre vie spirituelle, mais ce n’est pas du tout un concept individualiste. Ainsi que nous exhortais Jean-Paul II : « L’Eglise et le monde ont un grand besoin de vénération eucharistique. Jésus nous attend dans le sacrement de l’amour. Ne refusons pas de consacrer du temps pour le rencontrer dans l’adoration, la contemplation, pleins de foi et disposés à offrir des compensations pour les graves crimes et offenses du monde. »

Donc, à côté de nos efforts pour atteindre une meilleure conscience et un plus grand respect pour le Corps et le Sang du Christ – ce qui est aller à contre-culture dans notre époque troublée – nous avons à apprendre quelque chose des conséquences de la vie, de la mort et de la résurrection du Christ.

L’une d’elles est que « notre unité est le fruit du Calvaire, et le résultat des fruits de la Passion appliqués à la messe, en vue de notre rédemption finale. » (Henri de Lubac). Donc, être chrétien dépend de notre ouverture actuelle au mystère qui est au coeur de notre rédemption, la vie, la mort et la résurrection du Christ. En fait, notre façon d’approcher le Corps et le Sang du Christ est un bon indicateur de notre façon d’appréhender le mystère central de notre foi en l’amour.

Réapprendre notre foi afin qu’elle ne soit pas individualiste (la position protestante), mais plutôt quelque chose qui, en tant que propre Église du Christ, nous unit plus profondément au Christ et aux autres. Cela repose sur une approche du Saint Sacrement identique à celle de Thomas d’Aquin. L’individualisme qui nous a été enseigné durant des années — à travers les émissions télévisées, les discours des politiciens, la façon dont nous envisageons l’école et le travail — demandera de sérieux efforts pour être surmonté.

Il représente une grave altération du mode de vie social pour lequel nous avons été créés. Vatican II nous enseigne la simple vérité : « Dieu, qui se soucie paternellement de chacun d’entre nous, a voulu que tous les hommes constituent une famille unique et se traitent fraternellement les uns les autres. »

Nous ne pouvons pas espérer barboter dans l’individualisme de la culture tout en respectant un comportement catholique. Ce sont deux réalités inconciliables. Penser autrement, c’est croire qu’il n’y a pas de vérité particulière dans le catholicisme.

Nier que l’Eglise soit le Corps du Christ, c’est nier la personne du Christ, lui qui est Dieu incarné et présent parmi nous d’une façon spéciale, que nous célébrons aujourd’hui.


Illustration : le pape François présentant le Saint-Sacrement le 30 mai dernier à Rome.

Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2013/the-body-of-christ.html

Pour soutenir The Catholic Thing

http://www.thecatholicthing.org/in_the_news/donate/donate.html