Le Concordia, après le Titanic ? - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Le Concordia, après le Titanic ?

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La catastrophe du bateau de croisière Concordia frappe nos imaginations, en renvoyant à d’autres images. Tous les médias ont évidemment rappelé le souvenir du Titanic, dont le naufrage remonte à exactement un siècle (14 avril 1912). Il est vrai qu’un film emblématique a imposé en 1997 une certaine vision de l’événement qui était lui-même mythique. A un siècle de distance, les deux catastrophes ne relèvent ni des mêmes facteurs ni des mêmes circonstances. On peut, toutefois, mettre en évidence une analogie qui relève du domaine de la technique et de l’impression de toute-puissance qu’elle nous donne. Le Titanic était déjà un magnifique bâtiment, qui ne pouvait que soulever l’admiration des contemporains. Qui plus est, il semblait réunir le maximum de garanties de sécurité. On avait réalisé pour l’époque une prouesse qui donnait une assurance d’invincibilité. C’est comme cela que le Titanic a été perçu, il symbolisait l’orgueil d’une époque nouvelle. Bien sûr, on relève qu’il y avait une faiblesse dans le dispositif. Les vingt canots de sauvetage ne pouvaient assurer la survie que du tiers de l’effectif, équipage et passagers réunis. Au début du vingtième siècle, la législation n’exigeait pas plus, et seule l’expérience montrera combien il y avait là une carence rédhibitoire.

En un siècle, on a heureusement tenu compte des précédents. Et pourtant, il apparaît avec le drame italien que la toute-puissance technique avoue toujours ses limites. N’est-il pas paradoxal que l’on se découvre presque impuissant à secourir un bateau, non pas perdu dans l’océan comme le Titanic, mais échoué à cinquante mètres de la côte ? Ainsi, on est capable de construire ces énormes bâtiments, sans être sûr qu’ils ne deviendront pas ce piège que les secouristes auront le plus grand mal à déjouer.

Tous les regards accusateurs sont tournés vers le capitaine du Concordia, coupable d’imprudence majeure et, semble-t-il, pris en flagrant délit de fuite d’un navire que, seul maître à bord, il devait être le dernier à quitter. Ce symbole aussi est cruel, alors que s’est forgée au long des siècles la belle légende des capitaines courageux.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 18 janvier 2012.