Le combat pour la famille n’est qu’un prélude : le 13 janvier commencera un combat de longue durée - France Catholique
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Le combat pour la famille n’est qu’un prélude : le 13 janvier commencera un combat de longue durée

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Le 13 janvier approche et je crains que le « travail » de décapage idéologique du projet Hollando-LGBT auquel il aurait fallu s’employer ne soit alors qu’en partie seulement effectué, même si bien commencé ; je pense en particulier à l’imposture intellectuelle commise par des conseillers politiques et culturels élyséens comme gouvernementaux et francs-maçons, qui a consisté à remplir le sac à idées de Monsieur Hollande d’une provision de « valeurs » dites républicaines quoique fortement trempées dans l’encre acide de la théorie du « gendeure » : lesquelles sont en général les condiments poivrés d’une bouillie philosophique qui convient certes aux estomacs d’acier de la secte de la Rue Cadet mais ne saurait en aucun cas servir de justification aux entreprises de démolition de notre société désirées désormais par l’État français.

Le point de conviction des manifestants du 13 est certain : il faut absolument défendre la paternité tout autant que la maternité ; ce fut l’un des buts de la rencontre à l’Espace Bernanos de l’alliance « Manif pour Tous », car le projet du président de la France de modifier radicalement notre législation à leur propos est tout ce que l’on veut sauf digne de sa responsabilité : il est des points de notre civilisation que l’État doit reconnaître hors des limites de son pouvoir comme sont parfois contraints certains tribunaux de se déclarer incompétents.

La conception que l’on peut ou doit avoir de la famille ne dépend « que » des familles, non de l’État et bien entendu d’aucun « couloir » issu d’instances affairistes ou idéologiques, encore moins de bureaux onusiens : le 13 janvier le combat qui s’amorcera le long des artères parisiennes aura mission planétaire.

Notre président temporaire s’est refusé à fonder une famille selon la loi de notre État, c’est son droit, sa liberté, mais il s’est de ce fait disqualifié pour en parler, en traiter, en décider. Ici, je n’évoque ni la foi des chrétiens et pas plus celle des Juifs ou des musulmans : cette approche est strictement citoyenne, comme on aime à dire aujourd’hui, citoyenne de France mais aussi du monde. Je crois que cette manifestation sera observée par de nombreuses familles de toutes les nations et de tous les peuples : elles doivent pouvoir y puiser conviction, constance, courage.

En cette affaire, ce qui affole la raison est le processus qui a permis à ce projet, aussi absurde que monstrueux – se référer ici à ce que pourrait être un essai sur les genèses tératologiques en matière de lois, de règlements, de dispositions contraignantes –, de passer du seul désir incontrôlable de quelques-uns à la formulation exécutive, peut-être bientôt exécutoire. Le Père Édouard-M. Gallez s’interroge sur la légitimité de ce projet qu’évoque Monsieur Hollande lorsqu’il se réfère aux « valeurs républicaines », susceptibles de justifier son projet dans l’absolu de ce qu’est pour lui la République : question que moi-même je ne cesse de retourner au sein de mes neurones ; j’ai fini par conclure que ce recours est une pure et simple imposture qui discréditera pour longtemps la confiance que l’on pouvait encore accorder aux valeurs susdites, ce qui en soi est gravissime. Ce « machin » conceptuel qu’est ce projet, concocté dans le secret bien avant la candidature à la Présidence entre Monsieur Hollande et les couloirs LGBT, relève d’une abstraction totalement découplée de la réalité humaine telle que le peuple de France l’assume et la vit et telle que ce peuple continue à vouloir la comprendre.

Ce qui affole encore davantage la raison c’est l’illogisme flagrant des « raisons » avancées, ce que la raison en soi ne peut que désavouer. On nous serine la nécessité d’instaurer l’égalité : mais quelle égalité et entre qui et qui ? Les situations de référence sont totalement différentes, éloignées l’une de l’autre par un abîme, ce qui interdit de parler d’égalité à moins de mépriser souverainement le peuple dont on a pourtant reçu mandat de gérer les affaires : tout en remarquant solennellement que ce mandat ne va pas au-delà de cette simple gestion.

L’égalité républicaine serait-elle désormais conçue comme l’abolition de toute différence ? L’état de vie choisi par les homosexuels diffère d’une façon radicale – là est l’abîme – de celui choisi par le reste des humains. Ce « reste » d’ailleurs se refuse à ce qu’on le qualifie d’hétérosexuel : et quant à moi je répugne à user du terme d’homosexuel pour désigner mes « frères humains » que sont ces gens adeptes d’un type de sexualité qui ne saurait à lui seul résumer leur humanité. Cependant, cela ne peut empêcher d’affirmer avec force et conviction que leur choix ne saurait recouvrir les mêmes droits que ceux des familles. D’autres droits certainement mais pas ceux-là !

Je reprends ici un paragraphe du texte du Père Édouard-M. Gallez, publié sur son site EEChO 1 : « … ce projet … résulte d’une volonté d’imposer à la société un modèle de normalisation où l’homosexualité est instrumentalisée au nom de l’égalité. Il s’agit en effet d’un projet néo-marxiste (ou freudo-marxiste) de dé-différenciation des personnes. On l’a oublié : au pays de Mao, le monstrueux projet communiste voulait créer l’être humain interchangeable en faisant disparaître notamment les différences sexuelles (lesquelles sont, il faut le rappeler, non seulement physiques, mais aussi psychologiques et même spirituelles) ; et pour casser le lieu d’échange et d’épanouissement de ces différences qu’est le couple humain, Mao faisait vivre les hommes et les femmes dans des casernes séparées, leur permettant de se rencontrer de temps à autre seulement en vue de procréer les enfants dont le Parti avait besoin. » J’approuve cette analyse, qui permet de mieux percevoir ce qui en a découlé avec l’irruption récente de la théorie du gendeure, prolongement calamiteux du projet athéiste-marxiste.

Alors et comme naturellement l’on débouche sur une constatation des plus inquiétantes : au nom de l’égalité voici violentée la liberté de l’être, auquel est imposé de n’avoir plus à suivre les nécessités de nature de « celui qu’il est » pour obéir à des fabrications artificielles d’intellos à prétention scientifique alors qu’elles ne sont que rêveries d’irresponsables et qui aboutisse au fait que cet être s’imagine pouvoir décréter par lui-même de la nature de « celui qu’il ne sait pas être ». Autant dire que ce pauvre homme sera vite dépassé par l’entreprise. (Le tout enveloppé comme dans un tissu de luxe par une phraséologie d’allure époustouflante, censée lui faire croire qu’il se trouve situé au plus haut des richesses intellectuelles du moment.)

Je n’évoque pas ici la violence faite à l’immense majorité du peuple, quoiqu’elle soit par elle-même inconcevable, comme tout acte de tyrannie, comme profondément inacceptable et même intolérable : j’évoque le fait du discrédit comme de l’« in-signification » imposés à une institution bien autrement décisive qu’une « valeur républicaine » en elle-même disqualifiée par un pouvoir assez nul pour contribuer à sa dévalorisation : institution qui relève depuis le commencement d’une civilisation universelle transcendant les siècles, les peuples, les nations, les États. Ce fait ne peut que frapper le peuple français au plus profond de son être, aussi bien politique, sociétal que philosophique et religieux. Jusqu’à peut-être le dissoudre et le rendre ainsi à jamais soumis à ces nouveautés aliénantes.

Mais en quoi cela peut-il atteindre et bafouer notre liberté ? D’abord dire que le choix de dizaines de millions de citoyens de fonder famille en demandant aux autorités politiques de le reconnaître ne mérite pas d’être ainsi bafoué ! Au point qu’à l’avenir il deviendra sans doute difficile même d’y penser. Cependant, il me faut encore citer ici, afin d’aller plus loin, un autre paragraphe du texte d’Édouard-M. Gallez car il discerne une intention voilée mais autrement inquiétante : non peut-être consciemment réfléchie par Monsieur Hollande – après tout, ses études firent de lui un simple énarque, dont l’instruction évita soigneusement la formation à la réflexion philosophique (quand on voit ce qu’en font Messieurs Mélenchon et Peillon, la traitant au ras des pâquerettes idéologiques, on ne peut que s’en réjouir) – mais lovée comme un monstre marin au fond des eaux : « Ce qu’il faut comprendre, c’est que ces idéologies actuellement au pouvoir se sont mises au service d’un système mondialisé et de ses intérêts. En effet, la destruction de toutes les structures humaines, qu’elles soient extérieures (sociales) ou intérieures (psychologiques) à l’humanité, est au cœur d’un vaste projet totalitaire (appelé aussi bien post-communiste que néo-libéral) : faire sauter tout ce qui constitue une barrière à l’unique type d’échange qui doit subsister entre les êtres humains indifférenciés : l’argent 2. Tout autre lien régissant les échanges – basés sur des différences menant à des relations choisies et stables telles que dans une famille, dans une nation, etc. – doit donc être dénoncé comme illégitime et détruit. Dans ce cadre, l’instrumentalisation de l’homosexualité sert à mettre en cause ces relations humaines basées sur les différences entre un homme et une femme dans un couple (et par là, dans la société). Il s’agit bien d’un projet totalitaire : le but est de contrôler la totalité des relations humaines, réduites aux seuls échanges monétarisés. En matière sexuelle, la pratique homosexuelle qui échange un plaisir sensuel contre un autre ou contre de l’argent doit ainsi devenir la norme. » La norme ou la règle : l’être humain tel que le pensent les responsables de l’économie mondialisé ne peut être qu’au service de cette économie en tant qu’il dépend entièrement d’elle et que hors d’elle, à ce que décident ces gens-là, il n’y aura bientôt plus d’espace libre.

L’exemple vient de loin comme de tout près de chez nous : des pays anglo-saxons. Deviennent par exemple suspects de déviance civique les parents qui osent dire à leurs enfants qui ils sont, garçon ou fille, (encore, mon Dieu ! Mais que c’est infâme !). Bien pire, en Angleterre sont déclarés coupables ceux qui mettent en garde leur progéniture contre l’homosexualité : bien entendu, l’on a ici une illustration directe de l’atteinte formelle portée au droit universel des parents de concevoir « librement » l’éducation qu’ils entendent donner à leurs filles comme à leurs garçons. Et l’on devine aisément qu’il ne s’agit là que de balbutiements. Cela fait longtemps que l’on a compris – du moins quelques-uns d’entre les Français – que ce ne sont pas les gouvernements qu’ils élisent qui cogitent les futures lois à nous imposer, les futures mœurs à pratiquer, les futures idéologies à « croire » : cela a commencé au XVIIIe siècle avec les ancêtres germaniques des familiers du Grand Orient et des autres loges autoproclamés grands législateurs des peuples. La liberté d’expression a été réduite si fortement que s’interroge sur ce qu’il en reste celui qui craint les représailles et s’interdit de s’y exposer.

La liberté n’est pas à vendre : la liberté est au-dessus des lois qui veulent la restreindre à l’espace réduit que, dans leur folie d’apprentis-sorciers, les politiques de l’inconscience lui réservent. Seule la morale est susceptible de tracer ses limites, sans pouvoir d’ailleurs prétendre empêcher les mauvais bougres de commettre leurs mauvaisetés. Sans pouvoir d’ailleurs empêcher les prophètes tel le pape Benoît XVI aujourd’hui – fut-ce en les brimant, en les arrêtant, en les enfermant, parfois en les tuant – de se lever en criant au monde afin de le sauver : « Non possumus ». Nous ne pouvons pas accepter que l’être humain soit avili, traité comme une marchandise, comme une bête, comme une machine à plaisirs. Il est avant tout celui qui regarde au-delà afin d’y découvrir l’infini.

Quand le Père Gallez écrit : « Dans ce cadre, l’instrumentalisation de l’homosexualité sert à mettre en cause ces relations humaines basées sur les différences entre un homme et une femme dans un couple (et par là, dans la société) », j’entends comme une voix intérieure murmurer une plainte venu de l’origine même de l’être humain : « en somme, l’ennemi est l’amour ». Pendant trente années j’avais accumulé une foule de notes sur l’amour, sur ce qu’il est : j’ai fini par les publier dans une grosse brique de papier d’au moins 400 pages. Un quidam, soupesant le livre, me lança : « Mais vous n’en savez pas assez pour écrire autant de pages sur ce thème », ce à qui je répondis : « Vous avez raison, je n’en sais pas assez en effet et c’est pourquoi je n’ai écrit que ce petit livre ». Je ne suis pas étonné de ce qui me fut ainsi soufflé : l’amour est l’ennemi intime des athées marxistes comme il l’est encore plus viscéralement chez les adorateurs du fric. L’amour en effet est l’antidote à l’idolâtrie du Pouvoir que donne le Savoir : il rayonne dans les seules sphères de la joie et du bonheur, de la compassion et de la miséricorde, de la tendresse capable de rendre heureux le plus misérable des êtres alors que l’argent rend triste comme la mort. L’amour se nourrit des complémentarités fécondes et s’étiole sous le régime des consanguinités stériles.

Les mages, après-demain, seront reçus dans les crèches qui, dans les familles, font vibrer les yeux des enfants : leur voyage, simulé depuis l’extrémité du salon, avait commencé dès le début de décembre et chacun de comprendre qu’il y a presque exactement deux mille dix-huit ans (ou dix-neuf) ce qui les avait fait sortir de leurs calculs, quitter leurs instruments pour revêtir l’habit du pèlerin, ce ne fut rien d’autre qu’une bouffée d’amour descendu de l’outre-ciel et qui les avait pour toujours rendus indifférents à toute puissance mais accessibles à le toute faiblesse du bien-aimé, l’enfant qu’ils voulaient adorer à jamais en le portant dans leur cœur. Cet enfant avait pour mère une vierge de quinze ans, un père adoptif resté unique dans l’histoire : eux seuls alors savaient que l‘Amour infini les avait comblé de grâces.

Je sais, Monsieur Hollande, que notre République a perdu le sens de qui est l’être humain depuis le jour où elle a commis le crime du génocide vendéen, depuis le jour où elle a enfermé le peuple français dans la prison d’une philosophie du désespoir ontologique : cet être là va pousser le 13 janvier prochain, entre les murs de la Capitale, les premiers cris de sa révolte.

Dominique Daguet

PS. : Je viens d’apprendre que le gouvernement va proposer dans quelques mois une loi sur la famille. Cette nouvelle est une indécence. De plus cette annonce surgit quelques jours avant la manifestation du 13 janvier ! Quel culot. La famille n’est plus du ressort de cet État fourbe et hypocrite. Il commence par chercher à dénaturer ce qui la fonde et ensuite vient, avec des salamalecs de contorsionniste, nous dire qu’il va bientôt s’occuper d’elle. C’est un cauchemar éveillé. Mais de quel « gendeure » sortent les responsables de ces acrobaties ? Il faudrait leur apprendre le b.a.ba de la pudeur.

  1. Site riche en informations de toutes sortes, présentant notamment celles concernant l’évangélisation de la Chine par l’apôtre Thomas, qui fut, récemment, la cause d’un colloque impressionnant à l’Espace Bernanos de Paris.
  2. J’opinerai plutôt pour le mot « pouvoir », notamment celui que permet de centraliser en une main la possession de l’argent. Reste ainsi que, sans argent, le pouvoir au sens luciférien du mot ne saurait être conquis. Pas plus d’ailleurs que sans le Savoir, qui aujourd’hui ne s’acquiert que soutenu par l’octroi de subventions. Il s’agit avant tout du savoir scientifique, qui seul permet de fabriquer les outils sans lesquels l’argent se trouve impuissant dans sa conquête du Pouvoir. L’argent est donc bien le point de passage obligé : un argent qui, dans son invisibilité actuelle, son caractère désormais de virtualité conquérante, devient omniprésent, capable d’actions immédiates à la milliseconde près…