Le combat « en faveur de la dignité de chacun » - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Le combat « en faveur de la dignité de chacun »

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Notre confrère Le Monde a pris heureusement acte des propos de Benoît XVI durant son voyage au Portugal. Une Église catholique qui assume les fautes des siens et entend qu’ils n’échappent pas à la justice humaine, voilà qui agrée à son éditorialiste. Cependant, attention ! Cette Église pénitente est invitée à bien se tenir. Surtout, qu’elle n’intervienne pas dans la sphère publique et ne s’avise pas de donner son point de vue sur un projet législatif, tel que celui du mariage homosexuel. Pénitente, elle est supportable, interventionniste, elle n’est pas la bienvenue. Étrange attitude ! Participer à un débat public, ce n’est pas s’arroger le pouvoir législatif, c’est assumer sa part d’argumentation et d’enrichissement dans le dia­logue démocratique. De plus, rappeler, comme le fait le Pape, que les catholiques n’ont pas à se cacher sous le masque de la laïcité (d’ailleurs comprise à contresens) pour renoncer à leurs convictions, c’est tout simplement replacer l’honnêteté intellectuelle au sein de l’engagement civique.

D’évidence, il est difficile de faire reconnaître sa conviction argumentée, dès lors que l’interdit se trouve jeté sur une tradition spirituelle et intellectuelle qui a tant marqué les progrès moraux de la civilisation. On s’en aperçoit, cette semaine, avec la journée contre l’homophobie. S’il s’agit de prémunir une catégorie de la population des menaces de la violence directe contre les personnes, il ne peut y avoir qu’un consensus pour le combat « en faveur de la dignité de chacun ». Mais le droit à la sécurité qui correspond à cette dignité ne saurait empêcher l’expression d’un autre droit fondamental qui est celui de la conscience. Faut-il empêcher le rappel public de l’importance fondamentale de la différence sexuelle, de la dignité maternelle et paternelle ? Force nous est de constater que, sous prétexte de lutter contre la violence injustifiable qui atteint les homosexuels dans le monde, on aboutit à établir une police de la pensée qui réduirait l’Église (et pas elle seule !) au silence sur une notion aussi grave que l’ordre symbolique (sans lequel l’interdit de l’inceste n’aurait plus de sens) et celle de la normativité du mariage entre un homme et une femme. Le respect de l’autre, c’est aussi le respect de ce qui constitue notre humanité. Contre la nouvelle police de la pensée, nous combattons pour la liberté de conscience, préalable à toute liberté religieuse.