Le célibat en question une fois de plus - France Catholique
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Le célibat en question une fois de plus

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Au cours de ces dernières semaines ont de nouveau paru des articles sur le célibat des prêtres : serait-ce la cause de la flambée des abus sexuels ?

Un article dans le National Catholic Register cite quelques membres de la Commission pontificale pour la protection des mineurs qui semblent éluder la question, mais voici ce que j’en conclus :

La baronne Sheila Hollins (un membre de la Commission) écrit qu’établir un rapport entre le célibat des prêtres et les abus sexuels est « compliqué, et je pense qu’il serait beaucoup trop simpliste d’affirmer que la cause en est le célibat, parce qu’en fait 80 pour cent de ces abus ont lieu au sein de la famille, les coupables étant dans la plupart des cas des hommes mariés, mais parfois aussi, bien sûr, d’autres parents proches ».

La baronne est professeur de psychiatrie à l’Université de Londres. Et me voilà, moi un profane sans diplôme de médecine ou de psychologie, en train de dire que « compliqué » et « trop simpliste » sont des termes équivoques.

Et que l’allusion aux hommes mariés est spécieuse.

L’incidence des abus sexuels commis par des prêtres était faible avant 1960, et a encore fortement diminué après 2000 quand les diocèses ont commencé à verser d’importants dommages et intérêts (pour un montant d’au moins 3 milliards de dollars) au titre d’anciens crimes et sévices. Certains pourraient contester que les abus sexuels commis par des prêtres ont pour l’essentiel cessé ; c’est le cas, selon moi. Mais tel n’est pas le sujet de cet article.
Le célibat n’a jamais été un problème, parce que c’est l’homosexualité qui l’a toujours été.

La baronne signale que « 80 pour cent des abus ont lieu au sein de la famille », ce qui est la pure vérité, tout comme l’affirmation « les coupables étant dans la plupart des cas des hommes mariés ». Mais elle oublie de mentionner (ce n’est pas sa faute, personne ne lui a demandé) que, dans 90 pour cent des cas ne concernant pas le clergé les abus sont de nature hétérosexuelle (commis par des hommes sur des fillettes).

On pourrait s’attendre à ce que les statistiques concernant ces mêmes crimes commis par des prêtres soient similaires, puisque les prêtres sont des hommes. Et pourtant nous savons qu’au moins 80 pour cent des cas d’abus sexuels par des prêtres sont de nature homosexuelle.

Le pape François a parlé de l’existence d’un « lobby homosexuel » au Vatican (formule devenue célèbre) : « Lorsqu’on se trouve avec un gay, on doit distinguer le fait d’être gay du fait de faire un lobby. Si une personne est gay et cherche le Seigneur et fait preuve de bonne volonté, qui suis-je pour la juger ? On ne devrait pas les marginaliser. Le problème n’est pas d’avoir cette tendance [à l’homosexualité]… nous devons être frères. » [traduction officielle]

Cette citation prête à discussion, mais étant donné qu’aucune déclaration du pape n’a été autant décortiquée, nous ne nous y arrêterons pas, sauf pour dire qu’il peut être tout à fait faux de qualifier une impulsion sexuelle de tendance, comme si la sexualité avait une dimension hypothétique, comme s’il n’y avait pas d’instinct sexuel.

Franchement, les paroles du Pape, comme le disent souvent les progressistes au sujet de propos « inacceptables », donnent froid dans le dos.

Entre temps, si tous parlent du célibat des prêtres dans le contexte des abus sexuels c’est pour éviter de parler de l’homosexualité.

A la fin de cet article, vous trouverez les liens de trois articles que j’ai écrits à ce sujet il y a quelques années et que vous pouvez consulter à votre guise, car je ne peux en reprendre ici le contenu. Ces articles soulignent quelques-unes des erreurs des réflexions politiquement correctes qui, selon moi, sont évidentes dans le rapport de 2011 sur les abus sexuels du John Jay College of Criminal Justice à la Conférence des évêques catholiques des Etats-Unis. Ce sont plus ou moins les mêmes erreurs qui peuvent avoir inspiré les réflexions de certains membres de la Commission pontificale pour la protection des mineurs.

Le rapport du John Jay College s’est arrangé pour affirmer que ni l’homosexualité ni le célibat n’étaient impliqués dans la crise. Les mauvais prêtres sont juste une bande de types de la génération Woodstock qui se sont lancés dans toutes ces pratiques « gay » pour la même raison que les hommes en prison. Je ne plaisante pas. Voici le gros titre retenu à la Conférence des évêques quand le rapport a été publié :

Rapport du John Jay College : pas de cause unique à l’origine des abus sexuels commis par le clergé.

La baronne Hollins remarque également : « Les hommes ne deviennent pas prêtres et ensuite pédophiles ; je ne pense pas que c’est ainsi que cela se passe. Je pense que ces hommes avaient de graves problèmes avant d’entrer dans les ordres. » Oui, madame. Arrêtons donc de laisser les fous gérer l’asile.

Comme je l’ai écrit en 2010 :

Selon une revue savante, Archives of Social Behavior, la tendance à l’homosexualité chez les pédophiles est quinze à vingt fois plus importante que dans l’ensemble de la population. Le Journal of Sex Resaerch a constaté que le pourcentage d’actes de pédophilie homosexuels « est sensiblement plus grand que le pourcentage d’abus sexuels commis sur des fillettes par des hétérosexuels… » Et dans un splendide essai paru dans Homiletic & Pastoral Review, Brian W. Clowes et David L. Sonnier établissent l’important rapport suivant : « dans l’ensemble de la population mâle qui commet des abus sexuels sur des mineurs, un homme sur sept seulement abuse de petits garçons. Dans l’ensemble des prêtres [coupables d’abus sexuels] … six sur sept abusent de petits garçons ».

Comme je l’ai écrit à la fin de l’un de ces articles, l’une des premières mesures prises par le pape Benoît XVI a été la publication, par l’intermédiaire de la Congrégation pour l’Enseignement catholique, d’instructions concernant les homosexuels et leur admission à la prêtrise :

[Il est] nécessaire de déclarer clairement que, tout en respectant profondément les personnes en question, l’Eglise ne peut admettre au séminaire ou au sacerdoce ceux qui pratiquent l’homosexualité, présentent des tendances homosexuelles enracinées ou soutiennent la « culture gay ».
A propos, cette mesure semble indiquer que nos deux papes sont en grand désaccord, car on peut difficilement imaginer le pape Benoît disant : « Qui suis-je pour [la] juger ? »</quote>

Finalement, n’oublions pas que les données sur les actes homosexuels impliquant des mineurs ne nous renseignent pas sur les prêtres « gay » ayant des relations avec des homosexuels adultes (c’est-à-dire âgés de plus de dix-huit ans).

Ne jetons pas le célibat aux orties parce que des gens mal informés soutiennent que c’est la cause de la flambée des abus sexuels. Et rappelons-nous, dans les termes de Paul VI, que Jésus a appelé ses prêtres à mener une vie chaste : « Ils veulent donc non seulement participer à Son ministère de prêtre mais aussi partager avec Lui Ses conditions de vie ». Voici les liens en question :

Rien à voir avec l’homosexualité ?

hhtp://www.thecatholicthing.org/2010/03/29/nothing-to-do-with homosexuality/

Quelque chose à voir avec le célibat ?

hhtp://www.thecatholicthing.org/2010/04/12/something-to-do-with-celibacy/
The John Jay Report : hhtp:// www.thecatholicthing.org/2011/05/23/the-john-jay-report/

Photographie: Ordination récente de prêtres à Seoul (Corée du Sud) [Ahn Young-Koo/AP]

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Brad Miner est rédacteur principal de The Catholic Thing, directeur de recherche du Faith&Reason Institute, et membre du conseil d’administration d’Aid to the Church in Need USA. C’est un ancien rédacteur littéraire du National Review. Son ouvrage, The Compleat Gentleman est disponible en version audio et iPhone app.

Source : http://www.thecatholicthing.org/2015/03/23/celibacy-in-question-again/

Photo : ordination de prêtres à Séoul.