Le Cardinal Kasper (suite) - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Le Cardinal Kasper (suite)

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Le cardinal Kasper poursuit activement ses efforts pour changer la discipline de l’Eglise concernant l’interdiction pour les catholiques divorcés remariés d’être admis au sacrement de la communion et, par voie de conséquence, pour changer l’enseignement de l’Eglise sur la nature du péché.

Après avoir démontré devant une assemblée de cardinaux en février, que l’immémoriale discipline de l’Eglise de refuser de donner la Sainte Communion à ceux qui vivent un second mariage en situation d’adultère, doit être abandonnée, le Cardinal Kasper s’est mis à promouvoir plus largement cette idée dans des discours et des interviews.

Dans son interview du 7 Mai au magazine « Commonweal », par exemple, il a continué à développer son point de vue. A un certain moment, on lui demande ce qu’il pense de la question posée par le cardinal Carlo Caffara : « Qu’en est-il du premier mariage ? ». Il répond : « Le premier mariage est indissoluble parce que le mariage n’est pas uniquement une promesse entre les deux partenaires ; c’est aussi la promesse de Dieu, et ce que Dieu fait, est fait pour toujours. C’est pourquoi le lien du mariage subsiste. Il est évident qu’il y a échec lorsque des chrétiens abandonnent leur premier mariage. C’est bien clair. Le problème, c’est quand il n’y a pas de solution à une telle situation».

Quelques remarques : Si le lien du mariage subsiste, alors, l’obligation de la fidélité à ce lien subsiste. Que « l’échec » qui a conduit à la séparation des époux puisse être attribué à un seul des deux époux ou aux deux, ce lien subsiste. La fidélité à Dieu et à la parole donnée à son conjoint exige d’éviter l’adultère, et même plus, de ne pas contracter un pseudo-mariage avec une autre personne.

L’échec du mariage peut signifier ou ne pas signifier que l’un des époux a failli. Dieu pardonnera un conjoint qui reconnaît être la cause d’une séparation, cependant ce pardon dépend de la résolution soit de rétablir la vie commune avec son conjoint, soit, si cela n’est pas possible à ce moment là, de s’interdire tout péché contre l’unité et le lien exclusif du mariage.

L’affirmation de Kasper qu’il y a des cas où « il n’y a pas de solution à une telle situation » est simplement incorrecte. La fidélité est toujours exigée dans le mariage, et c’est la seule manière chrétienne de faire face à une difficulté, et même à une tragédie, dans la vie conjugale. Toute autre « solution » est une fausse solution.

Plus loin il déclare :

« Le second mariage, bien sûr, n’est pas un mariage à notre sens chrétien .
Et je serais contre sa célébration à l’église. Mais il y a des éléments d’un mariage.

Je comparerais ceci à la façon dont l’Eglise catholique voit les autres Églises. L’Église catholique est la véritable Église du Christ mais il y a d’autres Églises qui ont des éléments de la vraie Église, et ce sont ces éléments là que nous reconnaissons.

De même, nous pouvons dire que le vrai mariage, est le mariage sacramentel. Et le second n’est pas un mariage au même sens du terme, mais il en a certains éléments : les partenaires prennent soin l’un de l’autre, ils sont unis l’un à l’autre par un lien exclusif, il y a une intention de permanence, ils prennent soin des enfants, ils mènent une vie de prière et ainsi de suite. Ce n’est pas la meilleure situation, c’est la meilleure situation possible. »

D’autres remarques : Une union adultère n’est jamais « la meilleure situation possible » pour personne. Les « éléments d’un mariage » dont le cardinal Kasper fait l’éloge sont cités aux dépens du « mariage à notre sens chrétien ».

Ce sont essentiellement des contrefaçons, car ce sont des façons de vivre et d’agir qui sont exclusivement dues au conjoint et qui ne peuvent être simultanément partagées avec quelqu’un d’autre. Vous ne pouvez avoir deux conjoints en même temps. Un catholique remarié civilement n’est aucunement « exclusivement lié » à son nouveau conjoint, puisqu’il ou elle reste lié(e) à son époux ou épouse.

Il ne peut y avoir une réelle « intention de permanence » parce qu’il n’y a pas un mariage qui exige ou permet la permanence, c’est simplement une relation de substitution qui se poursuit en contradiction avec l’union permanente qui existe déjà.

Le conjoint qui s’est remarié civilement, n’a-t-il ou n’a-t-elle pas voulu un lien permanent quand il ou elle a fait le serment du mariage devant l’Eglise  au conjoint avec qui il ou elle ne cohabite plus ? On peut ne pas tenir compte de cette intention. Mais on ne peut la faire disparaître ; elle existe toujours.

Plus loin dans cette interview, Kasper ajoute : « Je ne nie aucunement l’indissolubilité du mariage sacramentel. Ce serait stupide. Nous devons la faire respecter et aider les gens à la comprendre et à la vivre. C’est une tâche pour l’Eglise. Mais nous devons admettre que des chrétiens peuvent faillir et alors nous devons les aider ».

Ici nous voyons que la proposition du cardinal Kasper implique de se démarquer clairement de l’enseignement et de la pratique de l’Eglise. Quand un conjoint catholique ne partage plus la vie commune avec l’autre conjoint, l’aide offerte par l’Eglise n’est pas de faciliter l’adultère mais plutôt l’appel à la fidélité accompagnée des grâces offertes par la prière et par la digne réception des sacrements, ainsi qu’en portant sa croix en union avec le Christ.

L’idée que l’Eglise devrait reconnaître un pseudo–mariage comme étant l’expression de la miséricorde de Dieu est en contradiction avec l’Evangile. Une personne mariée peut avoir échoué à maintenir l’unité et la vie commune de son
mariage, ou a été la victime de cet échec à cause de l’autre conjoint. Dans l’un ou l’autre cas, la miséricorde de Dieu ne se trouvera pas dans l’autorisation par l’Eglise de commettre l’adultère en toute bonne conscience.

C’est pourquoi les seules solutions possibles pour ceux qui maintenant regrettent d’avoir contracté un second mariage qui est invalide sont :

1) de faire une déclaration de nullité de leur mariage s’il existe des raisons pour cela.

2) de rompre l’union adultère

3) ou si cela n’est pas possible pour des raisons graves, alors de vivre comme frère et sœur et de ne plus s’engager dans une conduite adultère.

Le Cardinal Kasper a raison de déclarer à propos de l’indissolubilité du mariage, « Nous devons la faire respecter et aider les gens à la comprendre et à la vivre ».

Il est regrettable qu’il ne voie pas que sa proposition aboutit exactement au contraire.

http://www.thecatholicthing.org/columns/2014/cardinal-kasper-continued.html