Le cardinal Dolan devrait s'excuser auprès de Donald Trump - France Catholique
Edit Template
Funérailles catholiques : un temps de conversion
Edit Template

Le cardinal Dolan devrait s’excuser auprès de Donald Trump

Copier le lien

Le cardinal de New-York Thimothy Dolan a choisi d’entrer dans la mêlée politique en accusant Donald Trump, dans un article du Daily News, d’être une réincarnation du « Nativisme » du 19e siècle. Pourquoi ? Uniquement parce que Trump a fait des déclarations plutôt sévères relativement à l’immigration illégale à notre frontière sud. Je soupçonne que Trump nierait absolument être anti-immigration, mais il affirme volontiers que cette immigration illégale apporte son lot de criminels en même temps que de braves gens. Les propres statistiques de notre gouvernement tendent à confirmer cette assertion, et beaucoup de catholiques se désolent de l’échec à sécuriser la frontière.

Mais en accusant Trump d’être nativiste parce qu’il pense que beaucoup d’immigrants illégaux sont de dangereux criminels, le cardinal, au moins implicitement, accuse Trump d’être également anti-catholique. Son article déclare : (définition 1) « les nativistes croient les immigrants dangereux et pensent que l’Amérique était plus riche sans eux » ; et il ajoute (définition 2) que les nativistes « représentent l’antagonisme organisé du protestant blanc envers l’immigré catholique. » Et il poursuit : « je souhaiterais être de nouveau en faculté pour déballer ma ‘carte de Trump’ et montrer aux étudiants que j’avais raison : le nativisme est vivant et apparemment populaire ! »

Il élude le facteur essentiel ou le signe distinctif à la fois du Nativisme et du parti Know Nothing qui l’a intégré politiquement Les nativistes étaient effectivement violemment opposés à l’immigration catholique. Ils haïssaient l’Église Catholique et voulaient préserver le pays de toute influence catholique, point final. Les nativistes peuvent bien avoir accusé les immigrants catholiques d’être, ainsi que l’affirme Dolan, « des criminels et des marginaux » dans un but politique, mais ils leur auraient été opposés quand bien même ils auraient été des citoyens modèles. Ils étaient catholiques, c’était un motif suffisant pour les nativistes.

Maintenant, je ne pense pas que le cardinal Dolan croie réellement Donald Trump anti-catholique. Mais si c’est le cas, il aurait besoin (et nous avec) de davantage de preuves que ce que Trump a dit jusqu’à présent. Autrement, la déclaration du cardinal pourrait tout aussi bien s’appliquer à un nombre effrayant de catholiques, puisque un nombre considérable de catholiques pense également que le pays est en réel danger, tout comme Daniel Trump et pour la même raison, parce que notre gouvernement, en échouant à sécuriser la frontière sud, permet à de nombreux criminels d’entrer dans le pays et même il en relâche certains qui poursuivent un carrière criminelle.

Que Trump ait tort ou raison dans les faits en s’opposant à l’immigration illégale – je n’ai jamais vu qu’il ait dit quoi que ce soit contre l’immigration légale – il n’a jamais déclaré, autant que je puisse le savoir, qu’il l’était parce que les immigrants illégaux étaient catholiques ! Et la marque de fabrique du Nativisme était précisément l’anti-catholicisme.

Quoi qu’il en soit, puisque le cardinal a mis ce sujet sur le tapis, il y a de fait des candidats qui portent les marques du vieux nativisme anti-catholique. Ils vous ramènent à John Jay, président de la Cour Suprême, et précurseur du Nativisme, qui voulait que tous les catholiques new-yorkais perdent leur liberté religieuse jusqu’à ce que « ils renient et tiennent pour fausse et inique la dangereuse et damnable doctrine selon laquelle le pape ou toute autre autorité terrestre a pouvoir d’absoudre les péchés, doctrine décrite et prohibée par le Saint Evangile de Jésus-Christ ; et surtout ni pape, ni prêtre ni aucune autorité étrangère n’a le pouvoir de les relever de l’obligation de cette promesse. »

Et de fait, il y a tout un parti, incluant le Président, qui veut retirer aux catholiques leur liberté religieuse s’il refusent de violer leur conscience en ce qui concerne la contraception et l’avortement – et prochainement le mariage homo. Et ils n’en font pas mystère. De même, le candidat de tête de ce parti pour les élections présidentielles de 2016 est également hostile à la liberté religieuse des catholiques qui ne se soumettent pas aux mandats immoraux du gouvernement. En vérité, vous ne pouvez pas rester un catholique pleinement fidèle à la doctrine morale catholique et avoir une chance d’être choisi par ce parti comme candidat à la présidentielle.

Barack Obama et Hillary Clinton peuvent bien ne pas être des nativistes à proprement parler, mais ils sont sûrement des activistes voulant détruire l’ordre moral chrétien. Comme Thomas Bertonneau l’a observé :

Les élites occidentales, celles qui en ce moment contrôlent la société et souhaitent utiliser leur autorité pour transformer l’ordre établi, se sont coupées des traditions occidentales bien établies, y compris de la suprématie de la conscience. La mutation du libéralisme classique en totalitarisme politiquement correct n’est pas surprenante. La jubilation avec laquelle le régime Obama essaie à l’heure actuelle de forcer les catholiques à aller contre leur conscience et à payer pour la contraception et l’avortement dénonce le plan à long terme – rien de moins que l’humiliation suivie de l’abolition de la moralité comme base de la vie nationale.

Je pense que c’est cela qui décrit la situation présente de l’Église, et il aurait peut-être été plus pertinent pour un homme d’Église de parler de cette menace plutôt que de Donald Trump. Qui, en fin de compte, présente la plus grande menace pour le catholicisme et la liberté religieuse, Hillary ou Donald ?

Je ne suis pas un grand fan de Donald Trump et je voudrais quelqu’un d’autre comme prochain président. Mais il est indigne d’un haut dignitaire de l’Église d’accuser avec désinvolture cet homme d’être sur la même ligne que les éléments du mouvement nativiste les plus violents et sectaires, des gens qui ont, au sens propre, brûlé des églises et tué des catholiques tout comme ils se sont opposés à leur immigration dans ce pays. Où est la preuve ? Il est courant à notre époque que les hommes d’Église s’excusent pour des fautes passées. Le cardinal Dolan doit des excuses à Donald Trump pour une faute présente.


Le père Mark A. Pilon, prêtre du diocèse d’Arlington (Virginie) a obtenu un doctorat de théologie sacrée de l’université de la Sainte Croix à Rome. Il a tenu la chaire de théologie systématique au séminaire de Mount St. Mary, est un ancien rédacteur du magazine Triumph et un ancien professeur à Notre Dame Graduate School of Christendom College.

Illustration : Donald Trump et le cardinal Timothy Dolan

source : http://www.thecatholicthing.org/2015/08/05/cardinal-dolan-should-apologize-to-trump/