Quel drôle de saint ! Pratiquement jusqu’à la fin de sa vie, Gontran est partagé entre sa vie morale dissolue et sa foi. Ce mérovingien, petit-fils de Clovis, roi d’Orléans et de Bourgogne, commence son règne en répudiant sa première femme et en tuant son médecin. Puis il court d’une servante à l’autre, en épouse trois. Malheureusement pour lui, ses enfants meurent en bas âge. Sans descendance, il adopte son neveu. Mais, tracassé par le salut éternel, il fait d’énormes pénitences, dote les monastères de vastes territoires, remet en vigueur le droit d’asile et soutient les pauvres de son royaume dans les temps d’épidémies, de tremblements de terre et d’inondations. Il s’impose des veilles, des jeûnes et de larges aumônes. Ses actes sont suivis de miracles. On l’appelle « le bon roi Gontran ». Saint Grégoire de Tours écrit même « qu’on le prendrait pour un prêtre autant que pour un roi ». Ce ne serait pas flatteur pour les prêtres si Grégoire de Tours voulait parler uniquement de sa vie morale ! C’est vrai qu’il est pieux et qu’il demande souvent pardon pour ses nombreuses fautes…
Il meurt à Chalon-sur-Saône en 593.
Étymologie du nom
On l’appelait Gontran ou Guntchramme. D’origine germanique : gunt « bataille » et hraban « corbeau ». En sont issus les patronymes Gontrand, Gontier, Raimond, Rambert, Raimbaud.
Célébrité
Qui ne connaît Gontran Bonheur, un cousin de Donald Duck : aussi chanceux que Donald est poursuivi par la guigne ? Inventé aux studios Disney par l’animateur Carl Barks, en 1948.
Vieux proverbe de ce jour
« Le temps de Saint-Gontran voit l’hirondelle arrivant. »
« S’il gèle à la Saint-Gontran, le blé ne deviendra grand. »
Pensée spirituelle de Gontran lors de la peste de 580
« Je m’offre en victime pour le bien de mon peuple. »
Courte prière
« Seigneur, faites que toute notre vie, sur toutes nos routes, vous soyez le compagnon de nos vagabondages » (D. Oury).
