Le Bon Berger - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Le Bon Berger

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Cette peinture est maintenant universellement connue qui veut donner intelligence à l’Année de la miséricorde telle que le pape François l’a proclamée à Rome, le 8 décembre dernier. C’est l’image du Bon Pasteur portant tendrement sur ses épaules la brebis enfuie, poursuivie et rattrapée. Habilement disposés, les yeux se regardent.

En prolongement de ce sujet, le commentaire de la parabole évangélique.
Une brebis s’est échappée. Échappée du bercail. Dommage ! Plus que dommage, malheur ! Malheur pour elle plus encore que pour le berger car elle n’avait sa vie assurée que par lui. Loin et seule elle mourra. Elle en mourra. Cette brebis s’appelle Adam, c’est l’homme, c’est l’humanité. Elle s’est échappée depuis les jours d’Éden, et poursuit sa fugue. Ce sont les fils d’homme assoiffés d’indépendance, avides de bonheur, mais d’un bonheur qu’ils ne devraient qu’à eux-mêmes, voies et modes d’emploi inclusivement.
Mais une telle autonomie ne convient pas à une créature, même dotée de liberté, celle-ci étant choix entre diverses sujétions et non leur exemption totale. Le bon choix ne fut pas celui du jardin de la Genèse. C’est pourquoi le malheur fut trouvé assis à ses sorties, compagnon de route désormais pour le fugitif, pour Adam pécheur et ses enfants de révolte. Nous écrivons au présent l’histoire de ce drame dans les faits sanglants dont les mass-media nous fournissent journellement des échantillons.

Heureusement, le berger veille. Il connaît par leur nom chacune de ses brebis et il les aime. Lorsque Adam a pris la fuite, ses enfants dans les reins, il ne se savait pas suivi, bien mieux, poursuivi. Un regard de Dieu était pourtant attaché à ses pas. Un Dieu à l’affût pour chaque homme attendant le moment propice, propice non pour châtier mais pour sauver. Cherchant le point faible par où inoculer le désir du retour. Tant qu’il fait jour, de la première seconde à la vingt-quatrième heure. Et multipliant les efforts sans se lasser.

Ce monde étalé des hommes est en permanence atteint par l’appel. Avec des réponses diversifiées de la part de chacun d’eux, et se diversifiant dans le cours d’une seule vie. Avec des retours succédant à des fuites, des fuites à des retours, mais enfin une remontée de « oui » à la grâce. C’est l’œuvre du berger qui veut conserver son bercail. C’est le berger qui veut le bonheur des siens, un vrai bonheur, en des pâturages non frelatés. Le bien et le mal, la lumière et les ténèbres, le mensonge et la vérité, le laid et le beau coexistent et se mêlent dans le monde, mais le négatif n’aura jamais le dernier mot. C’est pourquoi le malheur n’est pas seul à remplir les pages de nos nouvelles. Il y a un endroit du monde comme il y a un envers. Et c’est merveilleux, d’une part que la lumière luise dans les ténèbres, d’autre part que celles-ci ne puissent l’arrêter !

L’Année liturgique nous retrace l’odyssée du Bon Berger dans sa recherche, de colline en colline, de Noël à Pâques jusqu’à l’Ascension. C’est ce jour-là que, sur ses robustes épaules, il introduira la précieuse brebis, nature humaine, dans le bercail d’éternité.

http://aletheia.eklablog.fr/une-annee-de-la-misericorde-p1129626