Léonard ce Vinci a fait une magnifique peinture de Jésus baptisé par Jean le Baptiste. Et il n’est pas étonnant qu’il l’ait faite parce que ce moment était un point crucial de toute l’histoire du salut. (L’attribution de l’oeuvre au seul Léonard de Vinci est discutée ; son maître de l’époque, Andrea del Verrocchio en a certainement peint une partie.)
Jean prend trois fois la place centrale dans les lectures des messes de l’Avent, même si brièvement. Lors du deuxième dimanche de l’Avent, il était la voix criant dans le désert. Le désert montre l’état du monde dans lequel il est venu. Le dimanche suivant, Jean prêchait un message de repentance. La repentance implique que les gens changent leur cœur et leur esprit, en fait qu’ils changent tout leur être. Et ensuite, le quatrième dimanche, il les exhorte à partager la nourriture s’ils en ont. C’est un signe du changement qu’ils ont entrepris. Ils doivent également partager leurs vêtements. Cela signifie que les soldats ne doivent pas extorquer de l’argent et doivent se satisfaire de leur solde. De même, les collecteurs d’impôt ne doivent pas collecter plus que ce qui est dû.
Depuis le quatrième dimanche de l’Avent, le Sauveur est né, a grandi et est prêt à débuter son ministère public. Ce début est marqué par le Baptême de Jésus.
Dans la peinture de Léonard de Vinci, Jean verse de l’eau sur la tête de Jésus, ainsi que cela se faisait au Moyen-Age. Saint Jean Chrysostome a expliqué que Jésus a accepté d’être baptisé « afin de transmettre les eaux sanctifiées à ceux qui devaient être baptisés par la suite ». il ne s’est pas fait baptiser parce qu’Il en avait besoin, mais afin de sanctifier les eaux pour tous les fidèles à venir – parce que le monde en avait besoin.
Dans les cieux au-dessus de la tête de Jésus, Léonard de Vinci fait palpiter la colombe comme incarnation du Saint-Esprit. Ensuite, descendant des cieux, au-dessus de la colombe sont des lignes représentant la voix du Divin Père.
Ce que décrivent le texte de l’Évangile de Matthieu et le tableau de Léonard de Vinci, c’est l’événement du baptême de Jésus dans l’histoire humaine. Cette scène est la convergence des grands mystères du salut : la Divine Trinité qui est le Fils Divin Incarné, l’Esprit-Saint qui provoque l’Incarnation et le Père Divin selon la volonté duquel se déploie tout le plan de salut.
Comme dans une icône classique, le Père Divin est représenté par les lignes en haut de la peinture. Les lignes représentent Sa voix. Il est le Père caché dont la bienveillance met en route l’histoire du salut en utilisant ses « mains » – le Fils et l’Esprit. Le mystère de la Trinité, qu’il est presque impossible de dépeindre correctement, ressort dans les paroles inspirées de Matthieu puis à travers le génie artistique de Léonard de Vinci.
Les paroles de l’Evangile évoquent le grand mystère de Dieu d’une façon que même le grand peintre ne pouvait espérer atteindre. Le pape Benoît XVI a écrit une exhortation sur l’Ecriture Sainte : « ceux qui connaissent la parole de Dieu connaissent aussi pleinement la signification de chaque créature ». Il y a quelque chose de plein de grâce à entendre ces paroles. Nous écoutons les Ecritures et les portes s’ouvent à un sens au-delà de toute compréhension. La vérité de Dieu surgit des mots et nous enveloppe. Mais tout cela n’est pas uniquement une profonde expérience spirituelle que nous faisons. Cela jette la lumière sur la signification de tout ce qui nous entoure.
C’est ce que Benoît voulait que nous remarquions. A travers la Lumière Divine, nous recueillons la signification de chaque personne et de chaque chose autour de nous. Et le contraire est également vrai : nous ne connaissons pas vraiment ce que signifient ces choses et ces personnes par aucun autre moyen.
Dans la peinture, Jésus est le point central. Benoît XVI continue, mettant en mots ce que l’image suggère : « car si toutes choses « tiennent ensemble » dans l’unique Jésus qui est ‘avant toute chose’ (cf. Colossiens 1:17), alors ceux qui bâtissent leur vie sur Sa parole bâtissent de façon vraiment solide et durable ». Là, au centre de la peinture, est Celui par qui toutes choses tiennent ensemble.
Il n’est pas seulement une option parmi d’autres possibles sources de sens. Dans cette période nous apprenons sur Celui qui est la véritable source du sens de la vie. Mais comme nous le rappelle Vatican II, ce monde a toujours de nombreux problèmes parce que : « l’homme cherche méticuleusement un monde meilleur sans une évolution spirituelle correspondante ». S’imprégner de cette signification est le début de la croissance spirituelle.
Avec le Baptême de Jésus, le salut est en marche, il court, même. Et il est toujours avec nous au-delà de toute expression dans la Sainte Eucharistie, dans la hiérarchie, dans la communauté. Le Saint-Esprit continue de palpiter dans nos esprits et nons cœurs.. Et le Père Divin reste caché dans un insondable mystère que même Léonard de Vinci n’a pas osé peindre.
Nous sommes loin de la première prédication du Baptiste sur la repentance. Pourtant l’adoucissement de la dureté de nos cœurs ne vient toujours que la la grâce de Jésus Sauveur. Il y a plus à voir – bien plus – dans la vie de Jean le Baptiste et dans celle de Jésus. De fait, nous devrions remarquer que dans la peinture, le bâton de Jean est surmonté d’une croix. De toute évidence, il faut s’attendre à plus.
Nous devons garder nos yeux ouverts – et rester en éveil.