La date de la mémoire liturgique du bienheureux Jean-Paul II est fixée au 22 octobre de chaque année. Pourquoi ? C’est la date de son intronisation comme évêque de Rome. On se souvient de la photo émouvante où l’on voit le pape Jean-Paul II donner l’accolade, au cours de cette célébration, place Saint-Pierre, au cardinal Joseph Ratzinger.
Ce n’est pas une pratique liturgique inhabituelle pour les saints évêques de fixer leur fête non pas à la date de leur « naissance au Ciel », date de leur mort, mais à la date de leur consécration épiscopale.
Le choix de la date d’intronisation manifeste bien que celui dont Benoît XVI vient de souligner, le 9 avril, qu’il était avant tout et un « contemplatif » et un « grand apôtre du Christ », est connu dans le monde entier pour son ministère pontifical exceptionnel.
Pendant un an, du 1er mai 2011 au 1er mai 2012, tous les diocèses ont le privilège de célébrer des messes d’action de grâce : « La responsabilité d’établir le jour ou les jours, comme le lieu ou les lieux de rassemblement du peuple de Dieu, revient à l’évêque diocésain pour son diocèse », indique le décret.
Mais, comme c’est la règle pour les bienheureux, la mémoire facultative ne pourra ensuite être célébrée que dans le diocèse de Rome et tel ou tel diocèse polonais.
Ce n’est cependant pas le dernier mot de la congrégation romaine pour le Culte divin et la Discipline des sacrements. Pour qu’un diocèse, ou une conférence épiscopale, ou une congrégation religieuse puissent célébrer cette mémoire facultative, ils suffira d’obtenir une permission du Vatican.
Il ne sera pas ensuite nécessaire d’en obtenir une autre pour, par exemple, dédier une église du diocèse au nouveau bienheureux.
D’aucuns pensent que la béatification sera suivie de la canonisation si rapidement que, de facto, les permissions – les « indult » -ne seront pas longtemps nécessaires.
Pour ce qui est des textes liturgiques de la célébration, une « collecte » spéciale vient d’être autorisée, mais les oraisons, la préface, les lectures sont du commun des pasteurs (pour un pape) soit :
– comme première lecture, Isaïe 52, 7-10 « Qu’ils sont beaux, sur les montagnes, les pieds du messager… »),
– comme psaume responsorial Ps 96/95, 1-2a. 2b-3. 7-8a. 10 « Le Seigneur est roi ! »),
– pour l’Alléluia, un verset de l’évangile de Jean (10, 14 « Je suis le bon pasteur »),
– et l’évangile est aussi tiré de saint Jean : Jean, 21, 15-17 : « Pierre, m’aimes-tu ? ».
La collecte spécifique met en valeur l’héritage spirituel de Jean-Paul II, la Miséricorde divine, et son annonce du Christ « unique Rédempteur de l’homme ».
Voici le texte de la collecte en latin et sa traduction officielle en français :
De Communi pastorum: pro Papa
Collecta
Deus, dives in misericórdia,
qui beátum Ioánnem Paulum, papam,
univérsae Ecclésiae tuae praeésse voluísti,
praesta, quaésumus, ut, eius institútis edócti,
corda nostra salutíferae grátiae Christi,
uníus redemptóris hóminis, fidénter aperiámus.
Qui tecum.
Commun des pasteurs (Papes)
Collecte
Dieu, riche en miséricorde,
tu as appelé le bienheureux Pape Jean-Paul II
à guider ton Eglise répandue dans le monde entier;
forts de son enseignement,
accorde-nous d’ouvrir nos cœurs avec confiance
à la grâce salvifique du Christ, unique Rédempteur de l’homme.
Lui qui règne avec toi et le Saint Esprit,
maintenant et pour les siècles des siècles.
Ces indications techniques sont contenues dans le décret de la congrégation romaine dont le texte a été publié dans l’édition quotidienne en italien de L’Osservatore Romano, des 11-12 avril 2011.
NB