Le 1er Mai de François - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Le 1er Mai de François

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S’il n’y avait pas affluence considérable hier après-midi au cortège de la CGT, la place Saint-Pierre à Rome était noire de monde pour l’audience du mercredi. Je ne veux pas en tirer de conclusion intempestive. Simplement à Paris, le cœur n’y est pas en ce moment, le moral est au plus bas, notamment du côté des syndicats. Comment voulez-vous mobiliser lorsque le pouvoir est à gauche et que c’est contre lui que se tourne la réprobation en période de chômage et, comme on le répète sur tous les tons, d’austérité ? Jean-Luc Mélenchon fera-t-il mieux le 5 mai où il est d’ailleurs en concurrence avec la Manif pour tous ? On observera les choses avec intérêt, car la montée en puissance d’une opposition à la gauche de la gauche serait une nouvelle source de difficultés pour François Hollande, qui n’a vraiment pas besoin de cela.

À Rome, on change de registre, avec ce pape François qui suscite une sympathie évidente. Elle s’explique par sa simplicité, sa proximité, ses gestes spontanés. Et pourtant il ne mâche pas ses mots, le nouveau pape ! Il ne perd pas une occasion de rappeler que les chrétiens sont engagés dans un combat spirituel radical. Il est vrai aussi qu’il parle franc et net pour dénoncer les situations d’injustice. Il a célébré à sa façon la fête du travail. En rappelant par exemple qu’au Bangladesh des travailleurs sont morts dans l’effondrement d’un immeuble. Les malheureux travaillaient pour 38 euros par mois. Et le pape de proclamer place Saint-Pierre, devant 80 000 personnes : « Ne pas payer le juste prix, c’est tenir seulement au profit, tout cela va contre Dieu ! Les personnes sont moins importantes que les choses qui apportent du profit à ceux qui ont le pouvoir politique, économique et social. » Le pape n’est pas un leader politique ou syndicaliste. S’il parle, c’est avec l’autorité qui est la sienne et en référence à la figure de saint Joseph, de Jésus, « de Dieu qui travaille » et qui nous montre la voie pour aller vers la dignité. Que l’on ne croie surtout pas qu’il transforme ainsi l’Église en institution temporelle, même si elle continue à mener son action caritative sur tous les continents. Elle agit, nous précise le pape François, en raison de sa mission propre, surnaturelle, celle que ne cesse de lui assigner le Christ. Si l’Église n’est pas fidèle à l’esprit du Christ, martèle-t-il dans une de ces formules dont il a le secret, elle n’est plus une mère, elle est une simple baby-sitter. Il semble que ce langage simple soit de mieux en mieux compris.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 2 mai 2013.