La violence de l'euthanasie - France Catholique
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La violence de l’euthanasie

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Les procès pour faits d’euthanasie suscitent un climat très particulier. Ils mettent en évidence des situations tragiques, des drames humains, avec au centre du tribunal un présumé coupable qui réclame l’indulgence parce que, s’il a tué, c’était par compassion. Parfois même, l’intéressé va jusqu’à dire que c’est par amour qu’il a accompli le geste fatal. Le procès du docteur Bonnemaison, qui se déroule, en ce moment, devant les Assises de Pau, s’inscrit tout à fait dans ce cadre passionnel, qui se trouve encore renforcé par l’offensive massive des partisans de l’euthanasie. Je retiendrais comme caractéristique la déclaration de l’avocat, maître Benoît Ducos-Ader, à la sortie de la première audience : « Nicolas Bonnemaison, assis sur le même banc que Marie Besnard, il faut que ça change. »

Pour comprendre le rapprochement, il faut se souvenir que l’affaire Marie Besnard, « la bonne dame de Loudun », fut une des plus célèbres de l’après-guerre. La dame était accusée d’avoir provoqué la mort de douze personnes de son entourage par empoisonnement à l’arsenic. Le docteur Bonnemaison comparaît aussi pour l’empoisonnement de sept de ses patients. On dira que la comparaison s’arrête là, parce que l’empoisonnement s’explique dans l’un et l’autre cas, pour des raisons de nature absolument différente. D’un côté, on parlait de crime crapuleux, provoqué par l’appât du gain. Il faut toutefois rappeler que Marie Besnard fut finalement acquittée et que son histoire relève toujours des grandes énigmes criminelles. Du côté du médecin suspendu par son ordre, il y avait la volonté de mettre fin aux souffrances de personnes en fin de vie.

Il n’en reste pas moins que l’empoisonnement est toujours un acte d’une extrême violence, qui met fin à une existence. Et l’avocat, en rappelant le cas Marie Besnard, établit lui-même la terrible relation. Celle-ci ne suffit certes pas à épuiser le débat sur la culpabilité, mais rien ne fera que la transgression ne saurait être effacée, de quelque façon que ce soit.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 12 juin 2014.