La vie à l'ère "anthropocène". - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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La vie à l’ère « anthropocène ».

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Selon les environnementalistes radicaux la terre est entrée dans une Ère Nouvelle. L’idée, qui trottait dès 1980, peut-être même avant, a été reprise et répandue par Paul Crutzen à la fin du siècle. Ce spécialiste néerlandais des sciences de l’atmosphère fait partie des 21 Prix Nobel ayant signé le plus récent « Manifeste humaniste » — entrant ainsi sur ma liste personnelle de mes meilleurs ennemis, liste du style « liste des ennemis favoris de Richard Nixon », mais en plus long.

En fait, dans le bon vieux temps d’avant le réchauffement climatique, le professeur Crutzen nous mettait en garde contre un refroidissement climatique, un hiver nucléaire. « C’est bien quelque chose » comme aurait dit Gilda Radner [actrice humoriste américaine, décédée en 1989].

Selon Crutzen, notre planète se transforme avec l’effarante croissance de la population, l’extension des cités tentaculaires, et la consommation de combustibles fossiles. Ce sera la cause d’extinctions à l’échelle géologique. La production agricole va s’effondrer, nous sommes tous condamnés à mort.
Sauf, bien sûr, si nous suivons scrupuleusement ses directives.

L’Ère Nouvelle que nous vivons, l’ère « Anthropocène » est comme l’ère Holocène, avec des roues en plus. Cher lecteur, rappelez-vous le cours de géologie au lycée, c’est le nom donné à l’ère suivant la dernière glaciation, quand se peuplait la terre (grâce au réchauffement climatique). Mais désormais, c’est nouveau et perfectionné, l’Ère Nouvelle a commencé hier.
Nul ne peut dire quand débute ou s’achève une ére avant qu’elle soit passée depuis bien longtemps; et il y a là encore matière à discussion. Dans une centaine de millions d’années je vous dirai sur quelle date on s’est mis d’accord.

Voyons maintenant les questions religieuses, pour lesquelles une Ère Nouvelle a été aussi proclamée. Elle est en relation avec le document d’Aparecida, produit par une assemblée d’évêques Latino-Américains réunis au grand sanctuaire marial brésilien en 2007. L’archevêque Bergoglio, y assistant, a participé activement à sa rédaction et, croyez-moi, ce ne fut pas un mal.

J’admire en particulier les effluves pastorales émanant de ce document, en net contraste avec les relents bureaucratiques de la plupart des déclarations épiscopales récentes. Ce document invite à renouveler le travail d’évangélisation selon un choix chrétien sans ambiguïté. Ce qui signifie qu’il doit être centré sur notre désir du Christ, Fils de Dieu, qui a révélé la miséricorde du Père, et la vérité de notre nature humaine.

Le document proclame une nouvelle ère de l’histoire s’ouvrant par des défis et des supplications, marquée par une inquiétude pénétrante qui s’est répandue avec les remous sociaux et politiques et par une culture s’éloignant — parfois même avec hostilité — de la tradition chrétienne. Bien vu.
De telles phrases suscitent la « Nouvelle Évangélisation » et « l’Ère Nouvelle » comme nouveaux slogans pour notre nouvelle époque. J’ai déjà ronchonné ici contre cette « Nouvelle Évangélisation », mais je voudrais rouspéter plus fort encore contre « l’Ère Nouvelle ».

À dire vrai, j’en ai ras le bol de ces nouveaux titres pour de nouveaux mouvements — spécialement affublés de l’épithète « nouveau ». C’est le Seigneur, selon notre croyance, qui crée des choses nouvelles, mais l’auteur se range derrière le vieux sage qui proclame qu’en ce qui concerne les affaires des hommes, il n’y a rien de nouveau sous le soleil.

L’idée, en particulier, que l’Église est assiégée par un monde qui refuse son message, est bien ancienne. Il en est ainsi depuis les premiers temps, et nous devons proclamer l’évangile en notre sein. Chaque génération a besoin de conversion, on ne naît pas catholique. De plus, la tentation d’une existence d’apostat, et l’appel de sectes et religions concurrentes, ont toujours existé. Le Prince de ce monde est parmi nous depuis un bon bout de temps.

Selon le Père Mersenne (1588 – 1648) il y avait 50 000 athées à Paris en 1623. À mon humble avis, ce « Père acousticien » a dû tirer ce chiffre du creux de son oreille. Il l’effaça de la seconde édition de son « Quaestiones celeberrimae in Genesium », mais c’était trop tard: le chiffre a poursuivi sa carrière dans tous les ouvrages historiques, tel un résultat de sondage.

D’après une autre estimation, il n’y avait en réalité que cinq athées à Paris en 1623, dont trois Italiens. Mais quel qu’en soit le nombre, ils étaient bien là. Près d’un siècle plus tard, la Princesse Palatine aurait dit que « dans tout Paris, clercs et laïcs confondus, il n’y a guère plus d’une centaine de personnes ayant la foi véritable et croyant en notre Seigneur.»

Pour moi, c’est encore une exagération, et je m’arrête sur ce sujet. Nous ne sommes jamais en mesure de savoir ce qui se passe réellement, même tout près de nous. Et tandis que je persiste à grogner mes tristes remarques, il ne faut les prendre qu’avec des pincettes. Ce qui m’épate, c’est que la foi catholique soit toujours aussi vivace, aux endroits les plus étranges. Qui donc, si ce n’est Dieu, peut savoir si les choses sont aussi mauvaises (ou bonnes) qu’elles le semblent ?

Nous devrions écouter les prophètes, pas les analystes. C’est une erreur, que dis-je, une erreur Hegelienne, de penser que nous connaissons le cours de l’Histoire. Encore pire, c’est une erreur subtile.

Dans mon esprit, naturellement, le monde tourne de travers. Nous devrions donc nous tenir à l’écart de cette mauvaise tendance. Nous devrions rappeler aux gens qu’il n’y a pas de privilège de l’âge, car l’Église attend la même chose à tout âge. L’idée que nous avons « progressé » dans une situation particulière, même si cette situation est spécialement mauvaise, va selon la vanité de la tournure d’esprit anti-chrétienne, « progressive ».

« L’Ère Nouvelle » voilà une expression qui pourrait bien succéder à « l’Esprit Vatican II ». Et nous savons bien comment le diable a joué sur ce thème. Maintenant, nous savons bien ce qu’il va dire : « Nous sommes dans une Ère Nouvelle, et pouvons donc bousculer toutes les traditions. Après tout, elles n’étaient valables qu’au temps de l’Ère Ancienne.

Assez avec le diable. Et certainement assez avec tous les « Nouveaux …. ». Mettons-nous plutôt à la tâche avec méthode et reconstruisons tout ce qui a été démoli, à commencer par la Messe et la famille.


Photo : S.S. François célébrant la messe à N.D. d’Aparecida, juillet 2013.

Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2013/life-in-the-anthropocene.html