Qu’on me permette aujourd’hui une confidence personnelle. Il y a deux jours, j’ai signé un registre de baptême, en tant que parrain. Ce n’était certes pas la première fois que j’assistais, en cette qualité, à ce passage à la vie chrétienne par la grâce de ce si beau sacrement. Mais jusqu’alors, il s’agissait de petits bébés, dont les parents m’avaient fait l’honneur de me désigner pour une telle mission. Or, dimanche, il s’agissait d’un adulte d’une cinquantaine d’année ! J’avoue avoir été particulièrement ému par cette cérémonie qui témoignait d’un parcours personnel, d’une découverte du christianisme, non pas seulement comme d’une culture , mais de la découverte bouleversante du Christ qui intervient dans une existence personnelle, pour lui conférer un sens qui change tout.
Non, l’existence n’est pas quelque chose d’inutile ou d’absurde. « Une passion inutile » comme disait Sartre. Et il n’y a pas lieu de se réfugier dans des expériences au rabais pour assurer ce qu’on appelle son développement personnel. Oui, il y a mieux à faire que d’errer au gré des religiosités à la carte, et de je ne sais quel New Age plus ou moins frelaté. Oui, il y a un chemin d’espérance spirituelle qui s’inscrit dans une longue histoire, avec autant de figures qui la balisent. Et de ce point de vue, l’Église est toujours la porte d’entrée du mystère de la relation de notre humanité à Dieu.
Certes, cette Église n’est pas sans défaut. Depuis les origines – il suffit de lire l’Apocalypse pour s’en persuader – elle a été souillée de fautes graves, qui s’apparentent au scandale que nous vivons. Mais ce n’est pas une raison pour adopter à son égard ce qu’on appelle le wokisme, c’est-à-dire un dénigrement qui abolit toute lumière. Le baptême d’Emmanuel, mon filleul cinquantenaire, signifie la victoire de la lumière !
Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 2 novembre 2021.